Les groupes réitèrent leur demande d’assujettir le projet au processus d’évaluation environnementale, qui comprend la tenue d’un BAPE pour l’ensemble du projet de méga-usine de batteries, afin de rétablir la confiance du public et de répondre à ses nombreuses et légitimes questions.
Dans le contexte des récentes révélations, ils s’inquiètent aussi de l’intention du gouvernement, telle que récemment communiquée par le ministre de l’Environnement, de revoir les modalités du BAPE.
D’ailleurs, selon un récent sondage Pallas, la méthode du gouvernement afin de développer la filière batterie inquiète aussi la population. 62% se dit « préoccupé » ou « très préoccupé » par les conséquences du développement de la filière batterie sur les arbres, les milieux humides, les terres agricoles et les cours d’eau québécois.
Une tendance lourde et nuisible
Au-delà de Northvolt, les groupes s’inquiètent particulièrement du fait que cette tendance du gouvernement à affaiblir la réglementation environnementale et limiter les occasions de consulter le public ne date pas d’hier et semble au contraire prendre de la vitesse. De plus, les groupes réitèrent l’importance de respecter les droits des peuples autochtones et notamment leur droit au consentement libre, préalable et éclairé.
« On s’attarde récemment à Northvolt, mais nos différentes organisations ont dénoncé de nombreux autres projets partout au Québec dans les dernières années. Des projets qui ont profité de raccourcis et assouplissements permis par ce gouvernement », affirment les groupes environnementaux, dont Équiterre, la Fondation David Suzuki, Greenpeace, Nature Québec et la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec), citant entre autres la Loi concernant l’accélération de certains projets d’infrastructure adoptée en 2020 pour la relance post-pandémique et qui est toujours en vigueur.
Danger pour la transition et le dialogue social
Nos organisations soutiennent et œuvrent toutes à accélérer la transition énergétique, mais rappellent que celle-ci doit s’opérer de manière cohérente et dans le respect des lois.
« Les moyens choisis pour la transition énergétique ne doivent pas contribuer à empirer la crise en détruisant les milieux naturels ou agricoles à grande valeur économique, sociale et écologique : des milieux stratégiques qui se font de plus en plus rares et qui sont d’une grande valeur pour la santé et la sécurité de la population », estiment les groupes.
« Il faut cesser de faire du clientélisme et prendre des décisions à la pièce. Il faut cesser d’employer une approche non concertée et axée sur les gains à courte vue. À terme, cette façon de faire a le potentiel de nuire plus qu’aider la transition en polarisant et limitant le dialogue social », concluent-ils.
Respecter des processus démocratiques et prendre le temps de bien faire les choses contribuera à rétablir la confiance du public. Il offrira aussi une meilleure prévisibilité, tant pour la population que pour les promoteurs dont les projets, s’ils sont environnementalement, socialement et économiquement acceptables, se verront ultimement améliorés par le respect de ces processus.
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