Depuis quelques mois, en marge des travaux des députéEs du Comité permanent du Commerce international de la Chambre des Communes, la ministre Freeland multiplie les initiatives qu’elle se plait à présenter comme des consultations. Mais rien ne filtre des opinions exprimées, et il y a lieu de se demander si l’exercice n’a pas été vidé de son sens du moment qu’il s’inscrit dans la logique « d’un accord à prendre tel quel ou à laisser » où aucune modification n’est possible.
« Les élites politiques et économiques manipulent l’opinion publique en prétendant que le PTP permettra au Canada d’accéder à un marché de 800 millions de consommateurs. Déjà les marchés au sein des pays du PTP sont ouverts à 97% », explique Pierre-Yves Serinet, coordonnateur du RQIC. « Cet accord est conclu dans le seul intérêt des transnationales qui verront augmenter leurs droits et privilèges au détriment de la démocratie, des travailleurs et de l’environnement . » ajoute le porte-parole.
Jacques Létourneau, président, Confédération des syndicats nationaux (CSN)
« Alors que l’on renforce les droits des investisseurs et des grandes multinationales, on se moque des droits des travailleurs et des droits de la personne. Comme si ce n’était pas suffisant, les études publiées à ce jour indiquent que les impacts sur l’économie et l’emploi seront généralement négatifs. »
Mario Beauchemin, 3è vice-président, Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
« Le PTP menace l’éducation publique en ouvrant la porte à la privatisation et à la commercialisation. L’éducation est un droit humain et le gouvernement à la responsabilité d’assurer un enseignement public, gratuit et de qualité. »
Régine Laurent, présidente, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
« Le PTP donne un pouvoir disproportionné aux compagnies pharmaceutiques en prolongeant les délais des brevets. Cela mènera à une augmentation des prix des médicaments de plusieurs milliards de dollars, ce qui menacera notre système de santé public et favorisera la privatisation. »
Claude Vaillancourt, président d’Attac-Québec
« On nous dit que le PTP cherche à éliminer la discrimination. Mais c’est bel et bien de discrimination dont il faut parler : celle en faveur des très grandes entreprises, et contre toutes celles et ceux qui voudraient limiter leur pouvoir. »
Martine Chatelain, présidente de la Coalition Eau-Secours !
« Le PTP limite la capacité des gouvernements de gérer et de protéger l’eau potable. Pourquoi notre gouvernement prend-t-il le risque de perdre le contrôle de ce bien commun, essentiel à la vie ? »
Benoit Bouchard, président du SCFP 4250, vice-président Québec au SCFP national
« Le PTP va fragiliser les services publics, ralentir notre transition vers une économie durable et accentuer les inégalités de revenu. En échange : une perte de 58 000 emplois et une baisse inévitable des salaires. Fouillez-moi, il n’y a aucune raison de ratifier l’accord. »
Marc Edouard Joubert, vice-président général, Conseil régional du Montréal-Métropolitain de la FTQ
« L’expérience de l’ALÉNA présage les effets inévitables du PTP, soit des pertes massives de jobs syndiquées et bien rémunérées dans le secteur manufacturier, et une plus grande précarité des emplois. Ce n’est pas la formule pour bâtir une société juste et égalitaire. »
« Le PTP est un mauvais accord au plan économique et politique, au niveau social, agricole, culturel et environnemental. Il est grand temps de se sortir du modèle économique du libre-échange, qui a brisé ses promesses au cours des 30 dernières années, et de bâtir un nouveau paradigme qui remette l’économie au service de l’intérêt public et permette de relever le défi du changement climatique », a conclu le porte-parole du RQIC, M. Serinet.
Suite à la manifestation, les membres du RQIC se sont donnés rendez-vous pour accueillir la ministre Freeland avec une mobilisation citoyenne lors de la « consultation » que celle-ci organise à l’Université Concordia dès 18h00. Le Réseau lancera également la campagne Nous disons #StopPTP ! pour faire déborder la boîte courriel de la ministre et l’obliger à écouter la population.