Aujourd’hui, 20 septembre, la répression de l’Etat central s’est considérablement accrue. La Guardia Civil a procédé à l’arrestation de 14 personnes, la majorité d’entre elles fonctionnaires de haut rang de la Generalitat ainsi qu’à la séquestration de 9 millions de bulletins de vote. Plusieurs départements de la Generalitat ont en outre été perquisitionnés (celui de l’Economie, des Relations extérieures, du Travail et du Gouvernorat). La Guardia Civil a également tenté de perquisitionner le siège de la CUP (Candidature d’unité populaire) mais en a été empêché par plusieurs centaines de manifestant·e·s. Le quotidien El País, violemment opposé au référendum, titrait aujourd’hui triomphalement : « La Guardia Civil démonte l’organisation du référendum illégal de Catalogne », alors que le président de la Generalitat, le conservateur Puigdemont, a fait une déclaration au cours de laquelle il a affirmé que « l’Etat a suspendu de fait l’autogouvernement de la Catalogne ». Les traits d’état d’exception signalés dans cet article se précisent.
Dans les heures qui ont suivi ce déploiement répressif, des manifestations massives se sont déroulées à Barcelone. A l’heure où cet article est traduit, elles se poursuivent. D’autres manifestations ont été appelées dans la soirée du 20 septembre devant de nombreuses municipalités de Catalogne ainsi que dans de nombreuses villes dans le reste de l’Etat, y compris dans la capitale, Madrid. Plusieurs forces politiques, entre autres Podemos mais aussi des partis basques, y compris de droite, prennent une position plus nette contre le gouvernement central. En Catalogne, des petits syndicats appellent à une grève. (tiré d’À l’encontre, 20 septembre 2017)
Déclaration d’Anticapitalias
En procédant à l’arrestation des membres de la Généralité, le gouvernement du Parti populaire poursuit sa dérive autoritaire et répressive qui, en pratique, signifie un état d’exception non déclaré, mais réel en Catalogne. Une restriction des libertés qui, dans les faits, s’étend au reste de l’État espagnol et qui va s’approfondir si nous restons impassibles. La réponse doit être claire et sans hésitation : il faut appeler à voter le 1er octobre et donc désobéir au régime de 1978 qui démontre ces derniers jours sa véritable nature. Un régime qui a clos toute possibilité de son auto-réforme et qui s’oppose ai droit de décider. Le 1er octobre il faut voter et désobéir pour élargir une brèche qui nous permettra d’ouvrir les indispensables processus constituants.
Le 20 septembre 2017
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La mobilisation s’organise dans l’État espagnol pour le droit du peuple catalan de décider de son avenir
Déjà plusieurs villes de l’État espagnol ont déjà rejoint l’appel à la solidarité avec la Catalogne aujourd’hui, le 20 septembre.
La Puerta del Sol est l’endroit choisi pour dénoncer la dérive répressive du gouvernement espagnol face à la nouvelle étape répressive envers les responsables de l’appel à la tenue du référendum sur l’indépendance de la Catalogne le premier octobre prochain. L’appel, à 19h30, est une réaction aux 13 détentions qui ont eu lieu tout au long de la journée en Catalogne.
Toujours à Valence, il y a un rassemblement contre la délégation gouvernementale. La protestation est appelée par Acció Cultural del País Valencià à 20h.
En Galicie, la plate-forme galicienne de solidarité avec la Catalogne a convoqué à 20h00 différentes manifestations à Vigo, Ourense, Corogne, Ferrol (à 20h30), Lugo, Pontevedra et Santiago (20h30).
Le rassemblement à à Saragosse se tiendra à 20h30 sur la place d’Espagne "en défense des droits civils et politiques à #Catalunya", rapporte Arainfo.
À Bilbao, des manifestations de protestation se sont déroulées spontanément alors que l’ampleur de l’escalade répressive en Catalogne était connue durant la matinée. Une centaine de personnes avec des drapeaux catalans et Ikurriens se sont concentrées sur la Plaza Elíptica devant la délégation du Gouvernement espagnol. À 19 ans, il y aura une concentration dans la place de la mairie de Bilbao. En Vitoria, l’appel est à 22 dans la place de la Virgin White, et à San Sebastian à 18 heures à Egia Egia.
Rassemblement de solidarité avec le peuple catalan Montréal - Société Saint-Jean-Baptiste 23 septembre @ 13:00 - 15:00
Le 23 septembre prochain, à 13 heures, le réseau Cap sur l’indépendance vous convie à un rassemblement de solidarité avec le peuple catalan, qui souhaite tenir un référendum sur son indépendance le 1er octobre prochain.
Au cours des dernières semaines, le gouvernement espagnol n’y est pas allé de main morte pour empêcher la tenue de cette consultation démocratique, saine et légitime.
Il y a quelques jours, la Cour constitutionnelle d’Espagne a rendu illégale la loi sur le référendum adoptée majoritairement par l’Assemblée nationale catalane.
Cela s’ajoute aux mesures tentant de forcer le gouvernement catalan à se plier à un système de contrôle des dépenses, à la saisie de centaines de milliers de tracts et de matériel promotionnel du camp du « oui » et aux accusations criminelles portées envers les maires qui participeront à l’organisation du référendum.
Ces mesures du gouvernement espagnol nous rappellent bien sûr les magouilles du camp du ‘’Non’’ au cours des référendums de 80 et 95 au Québec qui, en Espagne comme ici, fait tout en son pouvoir pour imposer ses vues.
Ainsi, il est de notre devoir, nous, indépendantistes et démocrates québécois, d’exprimer notre solidarité avec le peuple catalan !
Pour ce faire, nous vous convions donc à ce rassemblement de soutien non-partisan envers le gouvernement catalan en face du Consulat général d’Espagne à Montréal.
Plusieurs représentants du mouvement indépendantiste québécois et de la communauté catalane seront présents.
LA LISTE DES INVITÉS
SERA DÉVOILÉE SOUS PEU
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23 SEPTEMBRE À 13H,
DEVANT LE CONSULAT ESPAGNOL
1200 av. McGill college, H3p 4g7
Déclaration de CAP sur l’Indépendance
Le réseau Cap sur l’indépendance (RCI), par la voix de son président-coordonnateur Me Maxime Laporte, annonce qu’il tiendra ce samedi 23 septembre, 13 heures devant le Consulat général d’Espagne à Montréal (1200, avenue McGill College), un rassemblement pacifique afin d’exprimer la solidarité du peuple québécois à l’égard du peuple catalan alors que le régime de Madrid tente d’empêcher la tenue du référendum sur l’autodétermination de la Catalogne, censé se tenir le 1er octobre prochain.
Monsieur Laporte a fait valoir : « Nos amis catalans vivent en ce moment même, des heures sombres. »
« Le régime Rajoy a entrepris de mâter la volonté du peuple catalan de voter librement sur son avenir politique le 1er octobre. Aujourd’hui même, 20 septembre, la Guàrdia civil, sous contrôle espagnol, a fait irruption dans des ministères et édifices gouvernementaux de la Generalitat. Dans ce qui a toutes les apparences d’un coup d’État, Madrid a décidé de suspendre l’Autonomie de la Catalogne en prenant par la force le contrôle de ses finances. Une douzaine de hauts dirigeants catalans ont également été arrêtés. »
« J’invite donc tous les démocrates et tous les humanistes favorables au droit universel des peuples à disposer d’eux-mêmes, à se rassembler ce samedi pour envoyer un message clair aux tyrans qui sont à la tête de l’État espagnol et, en général, à tous les voleurs de référendums et autres lâches qui craignent la libre expression des Nations ! »
Le Canada et la communauté internationale interpellés
« L’objectif immédiat de ce rassemblement pacifique, positif et amical est de faire pression sur nos dirigeants à Québec et à Ottawa afin qu’ils fassent valoir leurs engagements internationaux quant au droit des peuples à l’autodétermination, un principe inscrit notamment dans la Charte des Nations unies et dans les Pactes relatifs aux droits civils, politiques, sociaux et économiques. Ces instruments ont été ratifiés par Ottawa. »
« Certes, je ne me fais aucune illusion à l’égard des fédéraux, quand on se rappelle que les Dion et Chrétien sont déjà allés prononcer des conférences en Espagne pour révéler leurs trucs en matière d’enfermement de peuples… Manifestement, Madrid, qui a un lourd héritage en matière d’autoritarisme, n’avait pas besoin de leurs conseils. »
« Néanmoins, c’est l’heure de vérité pour Justin Trudeau. On verra s’il est, comme il le prétend, un humaniste attaché aux droits civils et politiques, "parce qu’on est en 201X", ou alors… s’il n’est qu’un Trudeau. On verra s’il est véritablement ouvert à toute la diversité des cultures en ce monde, à moins que cette prétendue ouverture ne soit, en réalité, fort sélective. »
« En 2017, la légitimité démocratique des revendications d’autodétermination ne peut plus être écartée du revers de la main. Les États abritant des nations minoritaires doivent comprendre et accepter sereinement qu’ils ne seront peut-être pas éternels, comme l’avait sagement envisagé le Royaume-Uni vis-à-vis de l’Écosse qui a tenu un référendum en 2014. »
« La paix dans le monde, la liberté des peuples et le principe de démocratie se révèlent moralement plus importants que l’unité politique du Canada ou l’indissolubilité constitutionnelle de l’Espagne… »
L’expérience historique québécoise
« Sans faire de parallèle direct entre nos deux réalités, la situation en Catalogne n’est pas sans nous rappeler certains épisodes de notre propre histoire, lesquels ont su forger dans le cœur des Québécois une sensibilité particulière vis-à-vis de tous les peuples du monde qui luttent pour exister politiquement. La solidarité qui en découle s’avère donc profonde. »
« Alors que le Dominion du Canada, successeur du régime colonial anglais, célèbre cette année son 150e anniversaire, Je me souviens. Répression des Patriotes ; écrasement des Métis de Louis Riel ; Crise d’octobre ; interventions violentes contre les manifestations anti-conscription ; imposition forcée d’une Constitution rapatriée sans notre accord ; retrait du droit de véto du Québec ; contrôle judiciaire et invalidation de nombreuses lois de notre Assemblée nationale par les tribunaux canadiens ; malversations et tricheries référendaires ; menace d’envoyer l’armée canadienne au Québec à la suite d’un OUI ; refus par Ottawa d’entrevoir toute négociation ; évocation de la partition du Québec en violation des principes de droit international relatifs à l’intégrité territoriale des États (uti possidetis)… »
« Si, au moins, ce n’étaient que de vieilles histoires... Or, il n’en est rien. Le combat pour notre droit à l’autodétermination, ici au Québec, est encore bien actuel. Sachant qu’Ottawa travaille en ce moment même à faire neutraliser par les tribunaux le statut juridique et les droits fondamentaux du peuple québécois à travers son appui à la contestation formulée par l’ultra-canadianiste Keith Henderson à l’encontre de notre Loi 99 sur les droits fondamentaux du Québec », a conclu monsieur Laporte.
Fondé en 2009, le réseau Cap sur l’indépendance rallie une vingtaine de mouvements citoyens dédiés à l’avancement du combat indépendantiste.
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