Les locataires ont scandé des slogans et brandi des bannières pour envoyer un message clair à la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, notamment que le contrôle des loyers
et le logement social sont nécessaires pour contrer la crise du logement.
L’action a eu lieu en marge de la réunion du RDV de l’Est Immobilier au
Golf métropolitain d’Anjou, un forum visant à rassembler des investisseurs,
des promoteurs immobiliers et des élu-e-s afin de discuter des possibilités
de développement immobilier dans l’Est de Montréal. Alors que le forum met
en avant le besoin d’une « image renouvelée » pour l’Est de Montréal, les
projets de revitalisation et de développement - tels que la ligne bleue et
le REM - ont alimenté la spéculation immobilière et ont exercé une pression
énorme sur les locataires. En un an seulement, le loyer moyen à Anjou a
augmenté de 145 $/mois, alors que le taux d’inoccupation oscille autour de
0,4 %. Actuellement, 419 ménages locataires sont inscrits sur la liste de
demande de logement social d’Infologis de l’Est de l’Île de Montréal et 340
d’entre eux et elles souhaitent vivre à Anjou.
« Rénovations, reprises de logement, évictions sauvages, les attaques
contre le parc locatif se multiplient », a déclaré Lili Bergeron,
organisatrice communautaire à Infologis de l’Est de l’Île de Montréal. « On
assiste à une explosion des coûts des loyers, particulièrement dans le
quartier d’Anjou. Pourtant, il n’y a pas de nouveaux logements sociaux et
le parc de logements sociaux existant est insuffisant pour répondre aux
besoins. »
À Saint-Léonard, tout le secteur de la rue Jean-Talon Est, situé dans le
prolongement futur de la ligne bleue de métro, entre le boulevard Pie-IX et
Langelier, subira le développement de plusieurs projets immobiliers de
logements de luxe et de tours à condo, qui entraîneront des répercussions
importantes pour les locataires qui y habitent. Ainsi avec l’arrivée de
quatre stations de métro dans Saint-Léonard et une cinquième dans Anjou,
tout ce secteur sera gentrifié rapidement. Déjà on constate une spéculation
immobilière, une augmentation abusive des loyers, des « rénovictions » et
des reprises de logement dans les immeubles où les logements sont encore à
prix raisonnable.
« Action dignité de Saint-Léonard réclame que des mesures concrètes soient
prises rapidement par la ministre Duranceau pour un contrôle de loyer
obligatoire, ainsi que l’instauration d’un registre des loyers pour
empêcher les hausses de loyers abusives, la spéculation immobilière et les
évictions illégales » , a dit Mario Tardif, organisateur communautaire à
Action Dignité de Saint Léonard. « Des mesures doivent aussi répondre
favorablement aux besoins de logements sociaux des ménages locataires de
Saint-Léonard à faible et modeste revenu qui y vivent. On doit relancer et
bonifier le programme AccèsLogis » .
Malgré l’indifférence et l’inaction de la CAQ, les locataires et les
comités logement ont affirmé leur intention d’augmenter la pression et de
s’assurer que leur message soit entendu. « Face à l’urgence de la
situation, les demi-mesures ne suffiront pas », a déclaré Amy Darwish,
coordonnatrice du Comité d’action de Parc-Extension. « Nous avons besoin
d’un contrôle des loyers et d’un réinvestissement massif dans le programme
AccèsLogis maintenant ! »
Source :
*Infologis de l’Est de l’Île de Montréal
*Action Dignité de Saint-Léonard
*Comité d’action de Parc-Extension
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