Je ne peux qu’applaudir ! En théorie, c’est parfait ! Là où je tombe en bas de ma chaise, c’est lorsque j’apprends que, selon le ministre de l’Environnement, M. Heurtel, « ...exploiter d’éventuelles ressources fossiles serait compatible avec la volonté gouvernementale de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. » [2] Est-ce qu’on peut m’expliquer cette contradiction intrinsèque ? Comment le développement d’une production pétrolière québécoise pourrait-il réduire nos émissions de GES ? Comment cette « richesse » du siècle passé pourrait-elle nous aider au plan économique ?
Dans son blogue du 16 juillet, M. Harvey Mead (commissaire au développement durable en 2007-2008) écrit : « ...on pourrait être tenté de penser que la crise économique commence à être reconnue même par les plus obtus, ceux qui se trouvent au cœur du modèle économique qui en est la cause presque directe. » [3]
Depuis 2010, l’industrie pétrolière et les gouvernements, libéraux comme péquiste, affirment que les hydrocarbures non conventionnels sont un « pont » vers les énergies vertes de l’avenir. Au contraire, nous devons faire le saut immédiatement vers ces énergies vertes. Les sociétés qui auront la sagesse d’être à l’avant-garde de la transition vers les énergies vertes seront les grandes gagnantes sur le plan économique. La société québécoise fera-t-elle partie de ces visionnaires ?
À l’aube des énergies vertes du 21e siècle, nous sommes comme en 1920 par rapport à l’automobile. À l’époque, l’auto était un jouet pour les riches. C’était peu fiable ; un voyage de 20 km était ponctué par au moins deux crevaisons. Et pas moyen de rouler en hiver ! De plus, les infrastructures pour la soutenir étaient aussi déficientes que les bornes de recharge sont quasi-inexistantes pour la voiture électrique en ce moment. Pourtant, trois décennies plus tard, (vers 1950) plus personne ne voyageait avec un cheval et un boghei ! Aussi bien sur le plan technologique, économique que social, la transition s’est effectuée en moins de trente ans.
De plus, les concentrations de carbone dans l’atmosphère (le seuil de 400 ppm a été atteint) ne nous laissent pas le choix ; les changements climatiques nous secouent déjà. Toutes les notions de développement durable exigent que nous allions immédiatement vers une économie sans carbone. Espérons que le ministère du « Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques » saura être à la hauteur de son nom !
Gérard Montpetit
La Présentation QC
Le 19 juillet 2014