Bizarre qu’ils ne considèrent pas d’une aussi grande importance le fait de rencontrer les citoyens faisant partie de divers organismes comme la Coalition opposée à la privatisation et à la hausse des tarifications, Eau Secours !, l’Action boréale, Fondation Rivière, les Amis de la terre, etc. Ils n’ont même pas daigné rencontrer les étudiants pour les écouter vraiment. Les citoyens qui ne « brassent pas des affaires » semblent moins les intéresser....
Tous les citoyens veulent un gouvernement plus transparent ; ce n’est pas par des rencontres dans des clubs privés que cette transparence sera concrétisée. Curieusement on a de la difficulté à s’imaginer René Lévesque invité par les gens d’affaire dans leur club sélect et privé, partageant avec eux un repas bien arrosé. Quand il envisageait de nationaliser les compagnies d’électricité, dû au pauvre service offert à la population et à la grande disparité des prix, il n’a pas donné rendez-vous aux présidents dans un club privé. C’est au grand jour, en présence de journalistes, qu’il les a rencontrés, expliqué les déficiences du service d’alors et présenté son projet de nationalisation. S’il avait été un « chum » habitué du 337C, aurait-il eu la distance nécessaire pour prendre cette courageuse décision ? Grâce à lui, Hydro-Québec est maintenant notre fierté nationale et un moteur essentiel dans l’économie du Québec.
Nous savons l’influence des lobbys officiels sur les décisions de nos élus et comment cette influence va souvent à l’encontre des intérêts des citoyens. Que dire maintenant de tout ce lobby officieux, caché, secret, de plus en plus incestueux ?
Avec cette proximité au 337C, à Sagard, au Domaine Forget, [1] lors des divers forums économique (de Davos, des Amériques), etc peut-on s’étonner de la baisse d’impôt de $800 millions octroyée par Charest aux mieux nantis, pour ensuite aller chercher dans les poches de tout le monde une taxe-santé annuelle de $200, une hausse des tarifs d’Hydro, une hausse des frais de scolarité ? C’est littéralement un transfert massif de richesse, $1 milliard annuellement qui part du bas vers le haut, du peuple vers l’oligarchie. Proximité oblige...
Il est grand temps d’établir des règles claires concernant cette proximité néfaste entre le monde politique et le monde des affaires. En premier lieu évidemment, obligation pour tous d’être inscrit au registre des lobbyistes. Deuxièmement, aucune rencontre avec les gens d’affaires qui ne soit consignée à l’agenda officiel. Troisièmement : nécessité de produire un comte-rendu de chaque rencontre et accessible à tous les journalistes et à tous les citoyens.
Pour moins de corruption, il faut plus de transparence. Espérons que cela fera partie des recommandations de la Commission Charbonneau.