« En s’intéressant uniquement au milieu de la construction, la commission Charbonneau n’a effleuré qu’une partie du problème endémique de corruption au sein de l’État québécois », affirme Amir Khadir. « Aujourd’hui, nous en avons la preuve : sous le gouvernement Charest, la corruption était ancrée dans toutes les dimensions des activités de l’État. Il faut continuer d’enquêter et faire la lumière sur cette période sombre », lance le député de Mercier.
« Cette enquête nous montre bien pourquoi des sources hésitent avant d’aller voir la police. L’ex-enquêteur de la SQ Christian Plourde s’est confié aux journalistes parce que l’enquête impliquant un proche collaborateur de Philippe Couillard et des bagmen libéraux semble mystérieusement bloquée dans le système », allègue M. Khadir.
Le premier ministre Philippe Couillard doit rendre des comptes aux Québécoises et aux Québécois, expliquer à l’Assemblée nationale les gestes que posera son gouvernement pour récupérer l’argent fraudé de la SIQ et s’assurer que ce type de fraude ne se reproduise pas.
Philippe Couillard doit aussi expliquer ses liens avec William Bartlett, l’un des quatre collecteurs de fonds libéraux impliqués dans cette affaire. M. Bartlett a déjà été organisateur pour la campagne électorale de M. Couillard ; ce dernier l’a même remercié lors de son allocution de victoire à l’Assemblée nationale. Ce n’est pas la première fois que le cercle rapproché du premier ministre est pointé du doigt par les enquêteurs.
« Le premier ministre souffre-t-il d’un grave manque de jugement ou s’est-il carrément entouré de gens devenus riches sur le dos des Québécoises et Québécois ? Arthur Porter, Hans Black et maintenant William Bartlett : la liste s’allonge et notre patience s’épuise ! » colère Amir Khadir.
Pour le député de Mercier, le fait que toutes les personnes visées étaient liées au PLQ est révélateur. « Le conseil d’administration de la SIQ, qui aurait pu prévenir cette fraude, était entièrement composé de libéraux. Monique Jérôme-Forget, pourtant responsable de la SIQ au moment des faits, a délibérément fermé les yeux. Au pire, ils sont corrompus et au mieux, ils sont incompétents : cette enquête nous confirme que les libéraux sont incapables de servir le bien commun ! » conclut M. Khadir.
Rappelons que l’enquête menée par les journalistes de Radio-Canada a été rendue possible grâce à l’indépendance du 4e pouvoir. Québec solidaire réclame une refonte du mode de nomination des chefs de police vu les aveux des forces policières concernant la mise sous surveillance de plusieurs journalistes d’enquête.