Plusieurs organisations et comités de citoyens ont exprimé leur opposition à ce projet de terminal aéroportuaire lors des audiences publiques du 27 février 2018. Les risques concernant des problèmes de santé publique, des désastres environnementaux et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre ont été soulignés. Les mémoires présentés lors des audiences du BAPE sont disponibles ici.
Les enjeux
En plus d’augmenter le transport de pétrole sur le fleuve, le projet de terminal d’approvisionnement de carburant aéroportuaire de Montréal-Est mettrait à risque les sources d’approvisionnement en eau potable de la région montréalaise. En effet, le projet prévoit qu’une partie du carburant serait acheminé à l’aéroport Pierre-Elliot Trudeau par pipeline. Une conduite neuve de 5 km serait reliée au pipeline Trans-Nord qui livre déjà du carburant à l’aéroport de Montréal. Ce pipeline, vieux de 65 ans, connait des incidents de façon récurrente depuis 2010. Deux commissaires de l’Office national de l’énergie (ONE) ont recommandé sa fermeture complète en 2016. Trans Nord traverse notamment les rivières des Outaouais, des Prairies et des Mille-Iles. Malgré ce bilan préoccupant, les enjeux soulevés par ce pipeline construit en 1952 et ayant connu plusieurs problèmes ne font pas partie de l’étude d’impact du projet.
Lors des audiences, le directeur de la santé publique régional a insisté sur les risques majeurs que pose l’utilisation du pipeline vieux de 65 ans sur l’approvisionnement en eau potable dans la région de Montréal en cas de déversement.
Description du projet
La construction du nouveau terminal d’approvisionnement de carburant aéroportuaire de la Corporation Internationale d’Avitaillement de Montréal (CIAM) à Montréal-Est vise à faciliter l’alimentation en carburant des compagnies aériennes actives dans les aéroports Pierre-Eliott-Trudeau (Montréal), MacDonald-Cartier (Ottawa) et Pearson (Toronto). À l’heure actuelle, le carburant importé transite par le port de Québec, pour ensuite être acheminé par train, barge ou camion aux aéroports de Montréal, Ottawa et Toronto. Selon le promoteur, ce projet de nouveau terminal maritime situé plus près des trois aéroports concernés permettrait de diminuer le transport de carburant par camion entre Québec et Montréal et de diversifier les moyens de distribution, notamment par l’utilisation d’un oléoduc. Le promoteur estime qu’il aurait pour effet d’améliorer la sécurité et la fiabilité de l’avitaillement en carburant, en plus d’en réduire les coûts.
CIAM projette d’installer ce terminal en bordure du fleuve Saint-Laurent sur deux sites exploités par l’Administration portuaire de Montréal, dans un secteur déjà utilisé pour le chargement et l’entreposage de produits pétroliers. Le projet comprend les quatre composantes principales suivantes :
– Un terminal maritime avec un quai de transbordement et huit réservoirs d’une capacité totale d’entreposage d’environ 164 millions de litres (site 1) ;
Une installation de chargement de wagons-citernes et de camions-citernes (site 2) ;
– Une courte conduite de raccordement entre les sites 1 et 2 ;
– Un pipeline d’environ 7 km pour relier le site 1 au pipeline existant de Pipelines Trans‑Nord Inc., qui dessert déjà l’aéroport de Montréal à partir de Montréal-Est.
Le promoteur souhaite amorcer les travaux de construction à l’automne 2018. Le coût du projet est évalué à environ 150 M$. Selon le promoteur du projet, ce nouveau terminal permettrait de répondre à une hausse de 2 à 4 % de la demande de carburant pour le transport aérien. Le carburant destiné au terminal de Montréal-Est arriverait par pétrolier sur le fleuve. Une autre partie du carburant serait acheminée par barge sur le fleuve et par camions et wagons citernes vers l’Ontario.
Distribution du carburant et leur mode de transport
Un message, un commentaire ?