Ce projet ne fera qu’accroître notre dépendance collective à l’automobile avec tous les impacts négatifs pour la santé qui y sont associés, et ce, en plus d’être une solution inadéquate aux problèmes de congestion autoroutière.
La qualité de l’air
Nous sommes d’abord préoccupés par la contribution des transports aux enjeux de qualité de l’air, ceux-ci émettant 62 % des polluants aériens. À elle seule, la pollution de l’air engendre déjà 4000 décès prématurés par année au Québec, avec des coûts en santé de plus de 30 milliards de dollars. La pollution atmosphérique est de plus en plus envisagée en lien avec le trafic routier et plusieurs polluants atmosphériques produits par les véhicules motorisés sont maintenant largement reconnus comme étant dommageables et dangereux pour la santé humaine - particulièrement des populations marginalisées socio-économiquement et racialisées, qui sont souvent logées aux abords des grands axes routiers.
Soulignons au passage que l’électrification des transports n’est pas une solution miracle, puisqu’une partie importante des polluants aériens proviennent des freins, des pneus et de l’épandage d’abrasifs sur les routes.
Dépendance à l’automobile
Nous ne pouvons pas non plus ignorer les effets néfastes pour la santé de la dépendance à l’automobile. En favorisant la sédentarité, cette dernière est associée à plusieurs maladies communes, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires et certains cancers. De plus, elle contribue à la minéralisation de l’espace urbain, avec des matériaux comme l’asphalte, le béton et le pavé. Ce phénomène est fortement associé aux îlots de chaleur urbains, inégalement répartis et rendant certains quartiers étouffants pour les populations locales, surtout durant l’été.
Lutte contre les changements climatiques
Enfin, nous sommes inquiets que le projet de 3e lien nous détourne de nos objectifs collectifs de lutte contre les changements climatiques, rendant très difficile l’atteinte de nos cibles de réduction de gaz à effet de serre. La construction d’infrastructures autoroutières et le recours massif à des matériaux polluants comme le béton sont à l’opposé des actions à mener devant l’urgence climatique.
Notre organisation encourage les autorités à concevoir des projets qui soient à la fois bons pour la santé, l’environnement, la mobilité et les finances publiques. Le projet de 3e lien autoroutier tel qu’actuellement proposé ne rencontre aucun de ces critères.
À l’heure où plusieurs villes nord-américaines démantèlent leurs autoroutes urbaines pour la santé et le bien-être de la population, nous enjoignons votre gouvernement à abandonner le projet actuel de tunnel autoroutier pour vous tourner vers des projets de mobilité active et collective ayant à cœur la protection de la santé des populations actuelles et celle des générations futures.
Frédéric Tupinier Martin, coordonnateur du groupe régional de la Capitale-Nationale de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), médecin-résident en santé publique et médecine préventive, CIUSSS de la Capitale-Nationale et un collectif de médecins.
Autres signataires
Frédéric Tupinier Martin, coordonnateur du groupe régional de la Capitale-Nationale de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), médecin-résident en santé publique et médecine préventive, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Julie Boulanger, médecin de famille, Clinique Maizerets
Frédérike Frigon-Tremblay, médecin de famille, GMF-U Maizerets
Thierry Arseneau, médecin résident en santé publique et médecine préventive, Université Laval
Bernard Fruteau de Laclos, médecin biochimiste, CHU de Québec-Université Laval
Charles Boissonneault, médecin de famille, GMF-U Maizerets
Isabelle Poirier-Euel, médecin de famille, Clinique Maizerets
Pierre Auger, médecin, Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale
François Aubin, médecin, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Sara Jeanne Pelletier, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive, direction de santé publique de la Capitale-Nationale
Isabelle Goupil-Sormany, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive CHU de Québec
Cécile Jeanmart, médecin de famille, GMF-U Maizerets
Marie-Claude Letellier, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive, Cabinet
Catherine Trudel-Guy, étudiante en médecine, Université Laval
Emma Scott, externe en médecine, Université Laval
Catherine Wolfe, médecin-résidente en santé publique et médecine préventive, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Nicolai Guzun, médecin-résident en santé publique et médecine préventive, direction santé publique de la Capitale-Nationale
Martin Lalinec-Michaud, médecin de famille, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Victoria Bernardo, médecin-résidente en psychiatrie, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Marianne Boisvert Moreau, médecin résidente en santé publique et médecine préventive, Université Laval
Luc Bhérer, médecin spécialiste en médecine du travail, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Mariejka Beauregard, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive, CHU de Québec
Slim Haddad, médecin de santé publique, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Marilie Samson, résidente en psychiatrie, Hôpital Laval
Réal Morin, médecin, Institut national de santé publique du Québec
Caroline Laberge, médecin de famille, CIUSSS Capitale Nationale, GMFU Laurier
Isabelle Collin, médecin de famille, agrégée de clinique, GMF-U Laurier et HSFA-hospitalisation
Helene Landry, médecin de famille, GMF-U Laurier
Marie-Odile Gilbert, médecin de famille (accoucheur), GMF-U Laurier et CHUL
Dominique Deschênes, médecin de famille, GMF-U Laurier
Soufiane Bensaidane, médecin, GMF-U Laurier
Anne-Frédérique Lambert-Slythe, médecin, CIUSSS de la Capitale-Nationale
Johanne Elsener, médecin vétérinaire, Santé Urbanité
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