Pour Greenpeace, la réponse est sans équivoque : on ne peut se permettre d’exploiter ce pétrole extrême. Partageant la plupart de nos inquiétudes, une importante coalition de centrales syndicales et de groupes environnementaux a aussi demandé au premier ministre Philippe Couillard de respecter son engagement de tenir une évaluation environnementale stratégique avant d’amorcer des forages gaziers et pétroliers, notamment sur l’île d’Anticosti.
Voici 10 raisons (et nous nous limitons ici…) pour lesquelles nous nous opposons fermement à l’exploitation du pétrole de schiste à Anticosti :
1. 12 000 à 15 000 puits
10 000 à 12 000 puits seraient requis pour exploiter le pétrole de schiste ce qui défigurerait complètement l’ile.
2. Fracturation hydraulique
Comme pour le gaz de schiste, l’exploitation du pétrole de schiste nécessite la fracturation de la roche, une technique qui présente d’importants risques (eau, air, sols, etc.). La fracturation nécessite aussi des quantités astronomiques d’eau ou peut également se faire à l’aide de propane liquéfié qui est aussi une technique à très haut risque.
3. Pollution de l’eau
La dégradation de la qualité des eaux souterraines et de surface (y compris l’élimination sans danger de forts volumes d’eau usée) est particulièrement préoccupants.
4. Perturbation du territoire et risque pour la santé
Tout comme l’exploitation du gaz de schiste, celle du pétrole de schiste engendre des effets perturbateurs sur les collectivités et le territoire ainsi que des effets néfastes sur la santé humaine.
5. Dégradation des puits et fuite de méthane
À long terme la vaste majorité, voire la totalité, des puits se détérioreront et fuiront. L’expérience des gaz de schiste au Québec l’a clairement démontré avec 19 des 31 puits d’exploration qui fuyaient. Selon le Conseil des académies canadiennes (http://sciencepourlepublic.ca/fr/assessments/completed/shale-gas.aspx),« les fuites de gaz naturel dues à des scellements de ciment mal construits, endommagés ou détériorés sont un problème qui est connu de longue date, mais qui reste non résolu et continue de défier les ingénieurs ».
6. GES : l’équivalent d’ajouter un million de véhicule au Québec
L’exploitation nécessiterait la combustion du méthane à la tête des puits (aussi appelé torchage) ce qui alourdirait grandement le bilan des émissions de gaz à effet de serre au Québec. L’augmentation des GES qui en résulterait serait équivalent à ajouter environ un million de véhicules sur les routes du Québec (http://www.consultationenergie.gouv.qc.ca/memoires/20130822-Marc_Durand_Mtl.pdf). Cette augmentation serait incompatible avec les objectifs de réduction des GES dont le Québec s’est doté et annulerait tous les efforts de réductions du Québec.
7. 2/3 des réserves de combustibles fossiles doivent rester sous terre
Nous vivons une crise climatique sans précédent et l’ONU, l’Agence internationale de l’énergie et la Banque mondiale sont toutes unanimes : il faut réduire nos émissions de GES de manière urgente. Ainsi, les 2/3 des réserves de combustibles fossiles doivent rester sous terre pour éviter la catastrophe climatique. Cela commence évidemment par garder sous terre les formes les plus polluantes, comme le pétrole des sables bitumineux, le pétrole de l’océan Arctique et le pétrole de schiste d’Anticosti.
8. Risques d’accident
Le pétrole de schiste est très inflammable et son transport pose de grands risques pour l’environnement et les populations (déversement, contamination, incendie, explosion, etc.). Rappelons que le tragique accident de Lac-Mégantic mettait en « vedette » ce type de pétrole.
9. Réserves pétrolières non-prouvées
Il n’y a AUCUNE réserve de pétrole confirmée à Anticosti et même si cela était fait, il est loin d’être certain que l’exploitation serait rentable. Aucune grande entreprise pétrolière n’a jugé bon d’investir alors que le gouvernement du Québec lui investissait 115 millions de dollars.
10. Faible création d’emploi
Selon des chercheurs (http://www.ledevoir.com/politique/quebec/405930/anticosti-tout-ca-pour-quoi?fb_action_ids=651544148250477&fb_action_types=og.recommends), s’il y avait du pétrole, les emplois éventuellement créés par l’exploitation pétrolière sur Anticosti s’élèveraient à moins de 0,02 % des emplois totaux au Québec pour une année donnée et feraient augmenter le PIB québécois, en moyenne annuelle, de moins de 1 %.
Libérons nous du pétrole
En période de restriction budgétaire, tous nos efforts et notre argent devraient être canalisés vers la réduction de la consommation de pétrole et nous ne devrions pas nous laisser distraire par le « fantasme » du pétrole de schiste. Nous devons DÉSINVESTIR du pétrole. Or, exploiter le pétrole de schiste au Québec ne peut que nous enfoncer davantage dans l’économie des combustibles fossiles alors que nous devons nous en libérer le plus rapidement possible.
Heureusement, une panoplie de solutions existe pour nous permettre de tirer avantage dès maintenant d’une réduction significative de notre consommation de pétrole. Ce dont nous avons besoin c’est un PLAN POUR NOUS LIBÉRER DU PÉTROLE et faire une transition vers l’économie de l’avenir et le Québec est probablement le mieux placé au monde pour le faire.
Au lieu de se laisser distraire par le fantasme pétrolier, accélérons l’inévitable transition énergétique dont nous avons besoin et aidons les habitants d’Anticosti à prendre le virage d’une économie viable Pour voir le film « Anticosti : la chasse au pétrole extrême » :
Au cinéma
Cinéma Cartier (Québec) Cinéma Excentris (Montréal)
En région
– Cinéma Magog 17, 18 et 19 mai à 11h 20, 21 et 22 mai à 17h
– Ciné-Centre Sept-Îles 17 et 18 mai à 11h 19 mai à 15h30 21 mai à 13h
– Ciné-Centre Baie-Comeau 17 et 18 mai à 11h 19 mai à 15h30
Vous souhaitez organiser une projection dans votre coin de pays ? Veuillez contacter l’équipe de distribution du Rapide-Blanc au 514 388 0482 ou à distribution@rapideblanc.ca,
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À la télévision
Le film de Dominic Champagne, en grande première télé visuelle, le mardi 20 mai à 20h00, sur les ondes de Télé-Québec.