Ce livre en libre accès, publié par la FEPS et la Fondation Jean-Jaurès et par Palgrave, est centré sur le travail de penseurs féministes progressistes contemporains et sur l’idée qu’il n’y a pas de démocratie sans égalité des sexes. Les auteures développent le concept d’un féminisme qui fonctionne pour tout le monde – indépendamment de leur sexe, de leur identité sociale ou culturelle – dans le contexte de la politique de l’UE.
Le livre présente des experts du genre aux antécédents multidisciplinaires de toute l’Europe, offrant une exploration complète des efforts visant à s’éloigner de la rhétorique du « retour de bâton du genre » et à s’orienter vers un nouveau contrat de genre pour une Union européenne plus juste et plus égalitaire.
Face à l’opposition persistante au genre en Europe et au-delà, cette publication s’efforce donc de faire valoir que l’égalité des sexes devrait devenir une force unificatrice vers des sociétés plus égalitaires, solidaires et bienveillantes dans le cadre de ce nouveau « contrat de genre ».
Bien plus qu’un simple exercice théorique, cette publication cherche à relier l’intelligence académique féministe à l’élaboration pratique des politiques. L’objectif sous-jacent est d’appliquer les idéaux d’une utopie féministe à la pratique très concrète et quotidienne de l’élaboration et de l’élaboration des politiques en Europe.
Cherchant à surmonter l’idée d’une tension inévitable entre la recherche sur l’égalité des sexes dans le monde universitaire et d’autres domaines politiques, ce livre contribue à montrer comment ils peuvent se renforcer mutuellement, en s’appuyant sur l’idée que l’avenir de l’UE est façonné par le genre.
C’est précisément la raison pour laquelle chaque chapitre de ce recueil décrit comment élaborer un tel nouveau contrat sur le genre à travers une sélection de domaines politiques clés.
Dans le cadre de cet effort, notre livre s’efforce de favoriser le dialogue entre des universitaires et des décideurs politiques de pointe sur des sujets clés de l’avenir féministe de l’UE. Chaque chapitre suit la même structure. Il commence par une analyse des tendances actuelles dans ce domaine, suivie d’une discussion sur la pertinence de la réalisation d’un nouveau contrat sur l’égalité entre les sexes pour chaque domaine politique. Les auteures plaident de manière convaincante, à travers l’angle choisi et la question de recherche, pour la co-construction de politiques orientées vers un futur féministe. En outre, les chapitres décrivent le type d’actions et de recommandations à explorer dans la contribution pour offrir des réponses tangibles aux défis actuels en matière d’égalité des sexes dans le domaine discuté.
Le premier chapitre, rédigé par Krystyna Dzwonkowska-Godula, met l’accent sur l’importance de la santé et des droits sexuels et reproductifs (SDSR) pour l’égalité des sexes. Les études sur la SDSR sont cruciales pour la santé et le bien-être des êtres humains, la dignité et l’autonomie individuelles, ainsi que dans le contexte des droits des femmes et de la personne. L’auteur explore certains aspects de la SDSR, tels que l’éducation sexuelle, l’accès à la contraception moderne et l’avortement, qui conditionnent tous les choix reproductifs des personnes et, par conséquent, les choix de vie et les chances. Le chapitre conclut en affirmant que l’adoption de la perspective de la justice reproductive, qui combine les droits reproductifs avec la justice sociale et l’approche de l’intersectionnalité, est utile dans l’analyse critique des politiques reproductives dans les pays européens et pour formuler des recommandations visant à créer un nouveau contrat de genre comme base pour une Europe plus inclusive, plus juste et plus féministe.
Dans le chapitre suivant, Rachel Silvera cherche à construire un nouveau contrat d’égalité des sexes pour le travail et à démontrer que le féminisme est une perspective vitale pour l’avenir de l’Europe. Si l’on ne s’attaque pas aux différentes formes d’inégalités structurelles sur le marché du travail, les femmes n’acquerront pas leur pleine indépendance et ne seront pas en mesure de prendre leur place effective dans la société.
Eugenia Caracciolo di Torella aborde ensuite le rôle d’un contrat de genre pour les soins. L’auteur soutient qu’il s’agit non seulement d’une condition préalable pour jeter les bases d’un monde meilleur, mais aussi d’un élément essentiel d’une reprise post-pandémique. En tant que tel, il fournit un plan pour faire face aux événements qui se déroulent devant nous, de l’augmentation du coût de la vie à la crise des soins de santé, en vue de rendre notre société et notre économie plus durables. Elle soutient également que l’UE dispose déjà, au moins d’une partie, des « outils juridiques » nécessaires à l’élaboration d’un tel contrat, et qu’elle doit maintenant prendre le leadership dans ce domaine de toute urgence.
Andrea Pető propose de repenser l’enseignement supérieur européen à travers le féminisme. Le chapitre analyse les réponses aux défis récents initiés par la séparation des institutions et la décentralisation de la science, en soutenant que l’internationalisation de la science peut être aussi menaçante pour la mission originelle de l’éducation que le processus de renationalisation. L’auteur soutient que les acteurs apparemment paralysés et insensibles contribuent à la propagation des alternatives illibérales en Europe.
Dans son chapitre, Mafalda Dâmaso traite de la culture et de la manière dont la perspective féministe pourrait être ajoutée à cette politique publique. La diversité culturelle fait l’objet de débats depuis des décennies, mais l’auteure soutient que les études féministes devraient être mieux intégrées dans cette réflexion. L’auteur propose de relier la pensée décoloniale et féministe aux droits culturels, afin que nous la comprenions comme faisant partie des droits de l’homme. Elle formule également quelques recommandations pour assurer une gestion de la diversité culturelle avec une approche holistique.
Le chapitre de Réjane Sénac, consacré à la démocratie, examine les défis à relever pour atteindre la parité en Europe. Elle rappelle, d’une part, que l’héritage européen est inégalitaire en raison de l’exclusion historique des femmes du contrat démocratique. D’autre part, il est également égalitaire en raison de ses institutions, où nous le promouvons. Dans ces tensions inéluctables, l’auteur n’en fait pas moins valoir que, plus que jamais, l’Europe a un rôle énorme à jouer pour relancer le débat politique, notamment dans la défense des droits fondamentaux.
Dans son chapitre, Annica Kronsell analyse le lien entre le climat et l’égalité des sexes. Le changement climatique a de nombreux impacts sur les femmes, à commencer par la dimension gouvernance de celui-ci. L’auteur propose de construire une gouvernance climatique alternative en introduisant la notion de rationalité empathique comme nouvelle façon d’élaborer des politiques pour faire face à l’un des grands défis de notre siècle.
Dans le dernier chapitre, Annika Bergman Rosamond et Jessica Cheung mettent en avant la dimension féministe au sein de la politique étrangère. La Suède a été le premier État et membre de l’UE à adopter une politique étrangère féministe. D’autres pays l’ont adopté depuis 2014. En définissant ce que pourrait être une politique étrangère féministe et en la mettant en place, les auteurs soulignent comment l’UE a intégré une approche féministe dans ses relations extérieures, même si beaucoup reste à faire pour progresser dans ce domaine.
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