Titulaires de droits ancestraux et de titres aborigènes conférant à nos Premières Nations un caractère incontournable, les Innus ont le devoir et le droit de se prononcer sur toute question affectant la pérennité de leurs territoires traditionnels, l’usage qu’on en fait et les projets qu’on y planifie. Nous avons à cœur le développement socioéconomique de ces territoires que nous léguerons à nos enfants et il serait faux de croire que nous nous opposons systématiquement à toute forme de développement économique au Saguenay - Lac-Saint-Jean. Bien au contraire !
Une ère nouvelle
« L’abandon des projets de GNL Québec ne représente pas pour nous une victoire CONTRE un projet de développement économique, mais bien POUR la protection du territoire et de l’environnement, a déclaré le vice-chef des Innus de Mashteuiatsh, M. Charles-Édouard Verreault. Le rejet des projets de GNL Québec ne constitue pas la fin d’un rêve. Il s’agit plutôt pour le Saguenay - Lac-Saint-Jean du début d’une ère nouvelle au cours de laquelle Innus, Saguenéens et Jeannois pourront collaborer à l’essor d’une industrie verte capable d’assurer la prospérité de nos communautés et collectivités et ce, dans le respect et la protection de l’environnement.
Une économie verte
Dans l’esprit du message publié dans les pages du journal Le Quotidien du 10 juillet, les trois Premières Nations ont réitéré l’offre faite par les Innus à la population du Saguenay - Lac-Saint-Jean d’initier, de planifier et de structurer avec eux des projets permettant de diversifier une « économie verte », cohérente avec une saine vision d’avenir. Selon elles, nous disposons ici même des ressources sur lesquelles va se fonder l’économie du futur (énergie hydroélectrique en quantité - notamment avec l’ajout imminent des 750 MW de la ligne Micoua-Saguenay, énergie éolienne, aluminium et métaux stratégiques, installations portuaires, centres de recherche, institutions d’enseignement, etc.).
Un sommet économique
« Déjà partenaires dans des projets régionaux tels que le parc éolien Rivière-du-Moulin, le parc éolien Apuiat, des projets d’énergie communautaire, et d’autres encore, nous pourrions aller plus loin, dit Martin Dufour, chef de la Première Nation des Innus Essipit. Pourquoi ne pas envisager la tenue d’un sommet économique régional au cours duquel Innus, Saguenéens et Jeannois pourraient déterminer ensemble la voie à suivre pour assumer un rôle de leader dans ce virage vers l’énergie verte qui s’amorce au Québec ? Nous disposons chacun de notre côté de modes de financement qui nous sont propres et avons établi des relations distinctes avec les deux ordres de gouvernement. Ensemble, nous pourrions initier, planifier et structurer des projets innovants qui sauraient tenir compte des avantages indéniables dont profite notre région. »
L’après GNL
« Partout, ajoute Charles-Édouard Verreault, l’on voit poindre des fabricants de véhicules et d’équipements à propulsion électrique, de batteries à haute performance ainsi que des usines de production d’hydrogène en plus d’une multitude d’entreprises affichant fièrement leur carboneutralité. En rejetant les projets de GNL Québec, nous avons collectivement rejeté l’idée d’occuper le wagon de queue de la nouvelle économie. Pourquoi ne pas prendre la tête du convoi ? Pourquoi ne pas planifier tout de suite « l’après GNL ».
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