« Le discours actuel tend à nous faire revenir 40 ans en arrière, alors que l’accès aux soins se faisait en fonction de la grosseur du portefeuille. Le principe d’utilisateur payeur est inéquitable et une grande partie de la population en fera les frais », souligne Monica Dunn, coordonnatrice de la Coalition Solidarité Santé. Faut-il rappeler qu’avant l’entrée en vigueur du régime public d’assurance maladie, le 1er novembre 1970, des gens s’endettaient pour se faire soigner ou attendaient avant de consulter, avec des conséquences dévastatrices sur leur santé. Le régime de santé public a été un gain majeur pour toute la population du Québec et il est fondamental de se rappeler pourquoi il a été mis en place.
C’est précisément dans le but de valoriser des solutions publiques visant à maintenir un régime public de santé et des services sociaux que les capsules vidéo seront réalisées. De même, elles déconstruiront certains mythes qui persistent, dont ceux entourant les bienfaits de la privatisation. La Coalition profite du 40e anniversaire du régime public pour présenter la première capsule, qui porte sur l’historique du système de santé. Celle-ci rappelle le contexte prévalant avant un régime public et universel, elle relate les luttes menées pour sa mise en place, les retombées favorables de son implantation et elle conclut sur les enjeux actuels. Un court clip faisant la promotion des capsules vidéo est également disponible sur le site internet et la page Facebook de la Coalition.
« Nous vivons une privatisation croissante du système de santé et des services sociaux, privatisation qui s’est accélérée depuis le jugement Chaoullli en 2005. Cela remet en cause les principes même de la Loi canadienne sur la santé », mentionne Madame Hélène Le Brun, conseillère au service de recherche de la CSQ et membre du comité vidéo à la Coalition. « Malgré l’abandon du ticket modérateur, les mesures annoncées dans le dernier budget provincial n’ont rien de rassurant », affirme-t-elle. « La révolution tarifaire est bel et bien amorcée et les conséquences seront catastrophiques pour la population du Québec », d’ajouter Madame Mercédez Roberge, coordonnatrice de la Table des regroupements provinciaux des organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) et membre du comité de coordination de la Coalition.
« Il faut prendre conscience des impacts de l’effritement du réseau public de santé et des services sociaux et se rappeler qu’il y a 40 ans, le Québec a fait le choix que la santé était un droit. À nous maintenant de le préserver », de conclure Madame Dunn. La Coalition Solidarité Santé invite d’ailleurs la population à faire circuler largement le court clip et la capsule vidéo, plus particulièrement auprès des élu-e-s, dont plusieurs semblent avoir oublié les raisons sous-jacentes à la création d’un régime public, universel et accessible à toute la population.
La Coalition Solidarité Santé regroupe une cinquantaine d’organisations syndicales, communautaires et religieuses. Depuis sa fondation en 1991, ses actions ont toujours été motivées par la défense du droit à la santé pour l’ensemble de la population québécoise et ce, sans égard au statut ou au revenu des citoyennes et des citoyens. Elle défend le caractère public, la gratuité, l’accessibilité, l’universalité et l’intégralité des services de santé et des services sociaux.