« Il est temps de réviser en profondeur notre modèle de soutien à domicile (SAD) pour que les personnes desservies aient accès à tous les services dont elles ont besoin. Nous saluons la volonté de madame Bélanger de faire bouger les choses. Cessons de financer un système dysfonctionnel, qui a été maintes fois mis en lumière par des experts au fil des ans. », déclare Micheline Germain, présidente de l’AREQ (CSQ).
Le statu quo coûtera plus cher de toute manière
D’ici 2050, si le modèle actuel de prise en charge basé sur l’hébergement demeure inchangé, les dépenses en soins de longue durée au Québec, qui sont évaluées à 7,7 milliards de dollars, pourraient grimper à 25,6 milliards.
En revanche, un virage réussi vers le soutien à domicile permettrait de réaliser des économies substantielles, estimées à plusieurs milliards de dollars.
Cinq propositions, pour un virage réussi en soutien à domicile
L’AREQ identifie donc cinq actions à prendre afin d’assurer le succès de ce virage.
Proposition 1 : Accroître les investissements publics en SAD pour élargir la couverture des besoins des personnes, actuellement à seulement 10,7 %, afin d’atteindre plus de 60 % de couverture, à l’image des pays nordiques qui offrent la couverture de SAD la plus généreuse dans le monde.
Proposition 2 : Réviser le modèle de financement du SAD pour le simplifier, au maximum, afin que les usagères et les usagers puissent être évalués dans le réseau public et que des équipes SAD des CLSC puissent disposer des ressources et du financement nécessaires pour répondre aux besoins des personnes en SAD.
Proposition 3 : Au public, rapatrier le personnel en SAD pour les soins de santé et les activités de la vie quotidienne (AVQ) et donc bonifier les conditions des travailleuses et des travailleurs en SAD. De ce fait, en augmentant les salaires, en offrant des possibilités de formations continues et en intégrant des équipes multidisciplinaires en santé.
Proposition 4 : Que les CLSC deviennent de véritables pôles pour le SAD avec une approche intégrée, préventive et centrée sur l’usager, tout en misant sur le réseau public pour assurer l’universalité et l’équité des services ! Pour ce faire, le gouvernement du Québec doit s’assurer de fournir les ressources et les budgets à la hauteur des besoins populationnels.
Proposition 5 : Renforcer les programmes de répits et faciliter l’accès aux programmes d’assistance financière pour les proches aidants en offrant une aide administrative via le CLSC pour les usagers et leurs proches.
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