C’est oublier que les formes de la propriété sont consubstantielles aux dynamiques d’appropriation de la nature : des vagues successives de marchandisation à l’instrumentalisation par les États des politiques de protection environnementale, elles sont un lieu crucial où se nouent nature et capital, pouvoir et communauté, violence et formes de vie. À l’heure où le développement des technosciences et les bouleversements géopolitiques internationaux reconfigurent les liens entre environnement et propriété, la nouvelle édition de ce recueil propose un éclairage inédit sur une histoire longue et conflictuelle.
Voir sur le site des Éditions Amsterdam.
Édition revue et augmentée.
Frédéric Graber
Frédéric Graber est historien au CNRS. Ses travaux portent sur l’histoire environnementale des mondes contemporains, la gestion de l’eau, l’administration des populations et les formes d’action collective, les projets en particulier.
Fabien Locher
Fabien Locher est historien au CNRS. Il travaille sur l’histoire environnementale des mondes contemporains, et notamment sur les interactions entre environnement et propriété, sur les communs, sur l’histoire longue du changement climatique, sur l’histoire environnementale des mers et des océans.
Couverture © Sylvain Lamy
Dire que le capitalisme a besoin, pour prospérer, de s’approprier des ressources naturelles est une banalité. On connaît moins, en revanche, les différentes formes qu’a pu prendre cette appropriation au fil des siècles. Les historiens Frédéric Graber et Fabien Locher ont voulu retracer les dynamiques de privatisation de la nature en rassemblant des textes, inédits en français. De la production industrielle de fil de fer barbelé dans l’Ouest américain à la fin du XIXe siècle à la création des marchés de droits à polluer dans la seconde moitié du XXe siècle, les « communs » ne cessent de reculer. Une évolution obtenue parfois par les armes, souvent par le droit, les tribunaux confondant l’intérêt général avec le développement économique et la prospérité avec le profit privé. Chaque texte éclaire à sa manière le débat environnemental. Si l’accaparement des terres agricoles est largement traité, on regrettera la quasi-absence des questions énergétiques et minières, pourtant cruciales.
– Aurélien Bernier (Tiré du Monde diplomatique de septembre 2022)
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