Notre électricité a été le symbole et la locomotive économique de notre société depuis la Révolution tranquille avec son « Maître chez nous ». C’était avant-gardiste ! C’était visionnaire ! Il faut réaliser qu’au 21e siècle, l’électricité sera l’énergie primordiale. Est-ce qu’il y aura une seule maison, une seule entreprise, un seul commerce, une seule ferme, un seul moyen de communication électronique, sans oublier la majorité des moyens de transport, qui n’aient pas besoin d’électricité pour fonctionner ? Dans cette partie de poker énergétique planétaire, l’électricité sera notre atout.
La démocratie, ce n’est pas une dictature de quatre ans entre deux échéances électorales. C’est la participation active de l’ensemble de la population à l’élaboration de notre société face aux changements climatiques !
Le PL69 ; nos constats
Malgré notre manque de connaissances dans le domaine juridique et dans le domaine de la grande finance, notre perception du PL 69 nous amène aux constats préliminaires suivants.
Primo - Le PL69 semble une cassure radicale avec la démarche de la nationalisation qui a été acceptée lors de l’élection référendaire de 1962. C’est aussi une cassure avec la notion que cette énergie est pour le bien commun de l’ensemble de la population. Hydro-Québec doit toujours être le maître d’œuvre, pas un simple partenaire avec des actionnaires privés.
Secundo - Si le gouvernement veut se débarrasser de ce pacte de 1962 qui est devenu un symbole identitaire, il doit le faire à travers un large débat de société ; une simple commission parlementaire avec seulement quelques intervenants triés sur le volet est tout sauf un large débat de société. L’exclusion de la vaste majorité des intervenants est une entorse inacceptable à un consensus social !
Tertio - De nombreux groupes, incluant le CCCPEM, ont exigé un BAPE générique au sujet de la transition énergétique. Une série de BAPE, limités à de nombreux petits projets, est une solution totalement inadéquate. Il faut débattre de la place du PL69 dans l’empreinte totale (big picture) de cette transition énergétique.
Quattro - La « vente de feu » de notre électricité (à des promoteurs privés et à des États limitrophes) nous oblige à construire des capacités de production à grands frais pour combler une pénurie d’électricité créée de toute pièce. S’y ajoutent des contrats « léonins » garantissent des prix fixes aux promoteurs privés, même si Hydro-Québec doit y perdre de l’argent chaque fois qu’elle vendra un kilowatt/heure. À moyen terme, cela semble un cheval de Troie qui conduira inévitablement à la déchéance de notre symbole national !
Quinto. Comment départager INFORMATION et MARKETING ? Les promoteurs privés nous donnent uniquement l’information qui mousse leurs projets. Par conséquent, nous n’avons pas accès à l’autre côté de la médaille.
C’est notre perception de la situation. Est-elle fondée ? Est-elle fausse ? Seul, un débat élargi pourra nous éclairer ! N’oublions pas : c’est un enjeu fondamental qui influencera la vie quotidienne de tous les Québécois pendant un siècle. Présentement, le Québec a dans « sa main » un atout puissant, soit LA SOURCE d’énergie du 21e siècle. Il faudrait un manque flagrant de sens stratégique pour DONNER « cette carte » à des compagnies privées comme Algonquin Power, EDF, Boralex, Hydroméga ou Innergex. Contrairement à Esaü dans la Genèse, le Québec ne doit pas brader son héritage pour un plat de lentilles.
Notre recommandation
C’est pourquoi le CCCPEM demande de rejeter le PL69 car il ne répond pas à des critères minimalistes d’un débat public pour un enjeu aussi important que la transition énergétique dans un Québec en pleine crise climatique.
Au lieu de cette commission parlementaire très, très limitée, nous exigeons, encore une fois, un BAPE générique.
Le peuple du Québec doit avoir son mot à dire !
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