Collectif La ville que nous voulons
Nous considérons que la façon de desservir la population en transport en commun dépend principalement de la densité de l’endroit où elle habite ou travaille. S’il s’agit d’implanter un mode de transport en commun à haute fréquence, une forte densité est requise, ce qui n’est pas le cas dans le secteur Chaudière entre autres, parce que le tramway se situe en fin de parcours, et surtout en raison du développement qu’on y prévoit.
Les récentes constructions ont d’ailleurs induit une faible densité dans le secteur. À l’une de ses extrémités, en effet, se sont établis deux commerces à grande surface, entourés d’immenses stationnements. À une autre extrémité, une zone de maisons unifamiliales, bien pourvue en garages et stationnements individuels, incrustant ainsi la dépendance à l’automobile.
Ce qu’il y a, en plus, de commun entre ces deux développements, c’est l’atteinte aux milieux naturels qu’ils ont causée. Dans le premier cas, un peuplement presque pur de thuyas a disparu sous l’asphalte, alors qu’il aurait dû être « absolument conservé » selon un inventaire floristique commandé par la ville de Québec. Quant au secteur de maisons unifamiliales, il est situé précisément sur un territoire qui était composé de parcelles marécageuses et d’une érablière et qui aurait dû être sauvegardé, selon ce même inventaire.
Pour pallier le remblayage de 10 hectares de milieux humides, il est vrai que la Ville prévoit sauvegarder de vastes espaces, en réponse aux obligations du ministère de l’Environnement, ce qui ne contribuera pas non plus à la densification. Quant à l’immense centre d’entretien pour le tramway, son emplacement semble coïncider avec celui d’un milieu naturel de compensation établi en vertu de la Loi sur l’environnement.
De surcroît, la perspective de prolonger la rue Mendel jusqu’au boulevard du Versant nord, n’encouragera pas la population à abandonner l’auto au profit du tramway. Ce prolongement favoriserait d’ailleurs la circulation de transit au détriment des quartiers situés au sud de ce boulevard et, avec le tramway, enlèverait beaucoup de quiétude à un milieu naturel protégé par la ville.
Le secteur Chaudière, qui fait partie du Répertoire des milieux naturels d’intérêt de la ville de Québec, offre des habitats diversifiés à de nombreux animaux et attire plusieurs adeptes de la marche qui ont pu y observer la rainette crucifère, les grenouilles des bois, verte et léopard, ainsi que des écureuils volants ou des chevreuils. Plusieurs oiseaux fréquentent également l’endroit. : oriole de Baltimore, passerin indigo, pluvier kildir, buse à épaulettes ; l’un des plus beaux oiseaux du Québec, le canard branchu, a aussi été aperçu.
Ajoutons que la présence du tramway dans le secteur Chaudière ne va pas améliorer le transport en commun pour la grande majorité des gens désireux de se prévaloir de ce service à Cap-Rouge, puisqu’il serait situé en dehors de la partie actuellement peuplée de ce quartier.
Un tramway n’est pas bienvenu sur le territoire de Chaudière, car il ne remplit pas les conditions permettant son succès et en complète contradiction avec la nécessité de protéger des milieux naturels comme ceux qui s’y trouvent. Ce serait tout le contraire, si l’extrémité ouest du tramway était située au terminus Marly où, notamment, des milliers de fonctionnaires utilisant le métrobus, y travaillent déjà.
Par contre, la mise en valeur du secteur Chaudière, en tenant compte de ses espaces naturels et de sa faune diversifiée, ferait certainement le bonheur des citoyennes et citoyens de Québec qui pourraient ainsi en profiter pleinement.
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