photo Michel Jetté
Bien que l’origine du coronavirus ne peut être corrélée avec la crise climatique, il est important, dans notre processus d’éducation/information/action, que les citoyens comprennent que cette pandémie a les mêmes origines que la crise qui bouleverse notre climat. Très brièvement : 1) Une explosion de la population locale qui engendre une explosion de la consommation. 2) Une explosion dans la demande de la consommation de viande (et autres biens). 3) Une proximité sanitaire dangereuse avec des animaux confinés dans des lieux de plus en plus toxiques propices à la propagation et ceci afin de répondre à la demande de consommation (Chine). 4)
Une explosion du touriste intérieur et international qui accentue la demande en denrées dans une orgie de consommation. 5) Une explosion des vecteurs de propagation mondiaux que sont les voyages en avion et autres transports. 6) Une interconnexion des économies mondiales qui n’a rien à voir avec l’idée d’équilibre écologique, mais avec une maximisation des profits de quelques grandes corporations prédatrices qui ont fini par atténuer les processus de résilience naturels de la plupart des régions du monde. Autrement dit, une mondialisation effrénée, irréfléchie, idéologique et prédatrice qui n’a eu qu’un objectif : augmenter la consommation à tout prix pour un enrichissement exponentiel même si les perspectives environnementales (et biologiques) sont dévastatrices à court et moyen terme. Les processus de l’éclosion de la pandémie (virus) sont exactement les mêmes que ceux qui ont engendré la crise climatique (GES) ! Rien de moins. Ce sont les deux faces d’une même médaille. L’obsession maladive d’une accumulation à l’infini. Crise climatique et coronavirus sont issus d’une mécanique morbide qui actionne un système économique, le néolibéralisme et son véhicule, la mondialisation actuelle, qui nous entraîne vers un empilement de crises qui ont le potentiel de nous emporter… tous.
Actuellement, les gouvernements mettent en place des plans d’urgence ; ce que la DUC demande depuis un certain temps. La période difficile que nous traversons n’est que le début d’une succession de crises qui vont s’amplifier, nous le savons, la science est claire. Les actions de tous les paliers de gouvernement vont nous apprendre beaucoup de choses pour la suite de nos actions. Comprenons que notre monde est en train de changer, prenons acte qu’il y a un risque sérieux qu’il n’y ait pas de retour à la "normale" ; cette normalité qui nous a justement entraînés dans cette époque de convergence de crises. Nous avons tous été témoins, encore une fois, d’un septicisme de nombreux gouvernements face à la science. La Chine et les États-Unis (pour ne mentionner qu’eux) nous ont précipités dans cette crise sanitaire avec les mêmes mécanismes qui nous précipitent dans l’enfer "des crises climatiques", c’est-à-dire une folie idéologique économique qui refuse LA réalité, cette réalité qui est composée des phénomènes naturels, les évènements qui en découlent, et nos actions économiques, politiques et sociales qui les déclenchent. Tous ces "FAITS" ne sont pas négociables, la réalité ne négocie pas avec nos désirs.
Mais nous sommes tous appelés à quelque chose qui semble nous avoir échappé depuis plusieurs générations : acquérir une totale et profonde maturité en tant qu’espèce. Comprendre comment tous ces petits et grands désirs nous ont illusionnés au point où nous avons fini par non seulement mentir à nos semblables mais aussi à nous-mêmes. Alors, réalisons que la premier mouvement qui résultera de cette prise de conscience, sera de reconnaître que nous ne sommes plus dans le même monde, que nous ne devons absolument pas revenir dans ce même monde qui génère un état de crises perpétuelles. Devenons d’authentiques adultes, mettons en place un réel plan d’urgence adapté à notre époque. Enclenchons maintenant les mesures qui répondront aux crises qui vont inévitablement se manifester. Reconnaissons que ceux et celles qui ont engendré ce système insoutenable dans lequel nous sommes actuellement prisonniers, ces dangereux idéologues de l’accumulation à l’infini, soient remplacés par des hommes et des femmes ayant une envergure qui sera à la hauteur du vivant.
Michel Jetté
Cinéaste
DUC / GMob
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