Carol J. Adams (théologienne de formation née en 1951) examine les conséquences, généralement peu perçues, de la « culture de la viande » sur des questions comme l’égalité des sexes, les races et les classes, et établit des liens entre la pratique « carnivoriste », consistant à tuer des animaux pour les manger et le maintien de la domination masculine et de l’oppression des femmes et des animaux. Parallèlement, les droits des femmes et les droits des animaux se trouvent associés dans leur principe (sinon bien sûr dans tous leurs contenus). C’est un ouvrage à la fois très argumenté, sérieusement documenté et immensément érudit, qui éclaire d’une lumière « crue » le malaise de nos sociétés et les interrogations récemment suscitées par les vidéos de L 214 prises dans les abattoirs.
Carol J. Adams, La Politique sexuelle de la viande – Une théorie critique féministe végétarienne, traduit de l’anglais (États-Unis) par Danielle Petitclerc, préface d’Élise Desaulniers, avant-propos de Nellie Mckay, (édition originale 1990), Lausanne, Éditions L’Âge d’Homme, 2016, 358 pages.
Françoise Armengaud