Édition du 22 octobre 2024

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Israël - Palestine

Nétanyajou : bon pour la taule !

Plusieurs responsables gazaouis du Hamas et du Hezbollah au Liban ont été tués par des attaques israéliennes ces dernières semaines, notamment Yahya Sinouar, l’architecte de l’offensive du 7 octobre 2023 depuis Gaza.

Les responsables gouvernementaux israéliens et même occidentaux ont utilisé le terme "éliminés" pour qualifier l’assassinat de ces gens ; ils s’en réjouissent ouvertement, affectant d’y voir un pas vers la "paix". À observer le qualificatif employé par tout ce monde, on ressent l’irrésistible impression d’assister à une guerre entre bandes rivales de la pègre ; le clan dominant israélien qui supprime ses opposants, ce qui rappelle d’ailleurs les origines terroristes de l’État hébreu.

Les classes politiques dans leur ensemble, en particulier l’américaine et bien entendu celle d’Israël située à l’extrême-droite du spectre politique, se félicitent sans vergogne du meurtre en série de résistants palestiniens, un phénomène qui n’a rien de nouveau. Sans souhaiter ouvertement la suppression de responsables de la résistance palestinienne par le Mossad, les politiciens occidentaux la dénoncent rarement, sauf en ce qui concerne les "victimes collatérales" de ces opérations, c’est—à-dire les proches des gens assassinés. Mais pas question pour autant de remettre en question leur appui inconditionnel à l’État hébreu.

On ne peut donc qu’en tirer une conclusion : à leurs yeux, une vie israélienne vaut bien plus que son équivalente palestinienne.

Il n’y a rien d’original à le faire remarquer, beaucoup d’autres observateurs l’ont déjà fait. Mais dans le cas de la guerre Gaza-Israël, cette constatation devient aussi frappante que choquante vu le nombre très élevé de victimes civiles et l’ampleur des destructions matérielles.

La riposte israélienne à l’offensive du Hamas a fait au moins 41,800 décès, dont une forte majorité de civils. La délégation américaine à l’Onu a opposé à deux reprises son véto à une résolution contraignante du Conseil de sécurité qui, en cas d’adoption, aurait obligé le gouvernement Netanyahou à respecter un cessez-le-feu permanent. Les États-Unis sont donc aussi responsables de la tuerie à Gaza qu’Israël.

La situation dans ce conflit ressemble à celle de responsables policiers qui soutiennent pour divers mobiles une organisation criminelle dominante (Israël en l’occurrence) au détriment d’un groupe non criminalisé dont les membres, victimes du clan dominant se défendent comme elles peuvent. Il y a quelque chose de choquant à voir la plupart des dirigeants occidentaux se réjouir ou même ne pas condamner l’assassinat de plusieurs responsables du Hamas et du Hezbollah en même temps qu’un criminel de guerre comme Benyamin Netanyahou ne fait l’objet d’aucune accusation. Non qu’il faille approuver à priori toutes les initiatives militaires du Hamas et du Hezbollah, mais l’indulgence des dirigeants américains, canadiens, français, britanniques et allemands à l’endroit d’Israël est condamnable. Si Netanyahou était zigouillé par un commando palestinien, ces mêmes politiciens se livreraient à des dénonciations agressives vis—vis de cet "acte terroriste".
Rappelons que jusqu’à présent, les succès militaires israéliens sur le terrain n’ont procuré à l’État hébreu aucune victoire stratégique décisive. Tout sera donc à recommencer tant que les motifs qui animent la résistance palestinienne demeureront en place. En ce sens, c’est rendre un mauvais service à Israël que de le couvrir contre vents et marées.

La meilleure manière de pacifier les relations entre Israël et la Palestine consiste au contraire à intégrer dans toute la mesure du possible les organisations palestiniennes vues comme "terroristes" au sein des futures négociations de paix et non à maintenir leur boycott. On fait la paix avec des ennemis, non avec des alliés. Quant aux irréductibles, ils s’en trouveraient isolés et assez neutralisés.

Il importe donc de mettre un terme à la coupable complaisance des gouvernements occidentaux envers l’État hébreu. Pourquoi alors ne pas débuter par l’émission d’un mandat d’arrêt international contre Benyamin Netanyahou et certains membres de son cabinet ?

Jean-François Delisle

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