« Cet attroupement de doigts est déclaré illégal », « Lâchez-moi avec vos GES », « Personne ne va mourir » : du printemps 2012 à la COP 15, cet essai visuel présente une sélection des affiches les plus marquantes de l’artiste Clément de Gaulejac.
Le livre Motifs raisonnables - Dix ans d’affiches politiques, de l’artiste Clément de Gaulejac, paraîtra en librairie le 11 avril 2023. Le lancement du livre aura lieu le 11 avril, 17h30, à Ma Brasserie (Montréal).
À propos du livre
Tous les jours, nous entendons dans les médias des déclarations de nos politicien·nes. Ces discours politiques sont la matière première de l’artiste et illustrateur Clément de Gaulejac : « Je n’invente rien, ou presque. Je me contente de tendre l’oreille à la manière dont la langue est tordue, manigancée, pliée pour gouverner », précise-t-il.
Dessiner l’actualité, c’est pour lui une manière d’y réagir, de répondre à la politique que la population subit et de tourner en dérision les propos de nos élu·es. Ainsi, « Lâchez-moi avec vos GES » de Bernard Drainville, « Personne ne va mourir » de Pierre Fitzgibbon au sujet de la fonderie Horne ou encore les discours de François Legault pendant la pandémie font partie des propos passés sous le crible de ses crayons. C’est aussi une façon de saisir sur le vif les éléments de langage qui révèlent l’idéologie dans laquelle on se débat.
« Le poivre, c’est pour le steak ! », « Cet attroupement de doigts est déclaré illégal », « Plan mort »... Nous sommes nombreux·ses à avoir manifesté avec une de ses affiches durant la grève étudiante de 2012. Depuis, l’artiste a poursuivi son engagement dans le débat public par le dessin satirique, qu’il décrit comme « des traits d’esprit avant d’être des traits de crayon ». Car c’est bien au niveau du langage politique que ses illustrations interviennent, et font sourire. Son humour ne cherche cependant pas à mieux faire passer la pilule, ce qui le distingue de nombreux caricaturistes. Si sa satire sert à quelque chose, c’est d’abord « à montrer au pouvoir qu’on n’est pas dupes », dit-il.
Du printemps 2012 à la COP15 en 2022, cet essai visuel présente une sélection de ses affiches les plus marquantes et, ce faisant, raconte une certaine histoire du langage politique au Québec.
On peut se demander, quand quelque chose de laid nous arrive, qu’en dirait de Gaulejac ? Et ce rappel des dessins, décalés de leur manifestation originale, fait se renouveler la colère, la pensée. Ce sont des manifs pour emporter, des langues tirées qui ne se rentrent pas, qui continuent de persifler, même quand les patrons ont changé et que nous avons besoin de repos. Des compagnes silencieuses qui croisent votre regard et disent « Nous sommes encore ensemble ». – Valérie Lefebvre-Faucher
À propos de l’auteur
Artiste, auteur et illustrateur, Clément de Gaulejac vit à Montréal depuis une vingtaine d’années. Sa plus récente exposition s’intitule Les Maitres du monde sont des gens (Galerie UQO, 2019 ; Écart, 2021 ; Plein sud, 2022 ; Musée régional de Rimouski, 2023). Récipiendaire du prix Spirale Eva-Legrand pour son livre Tu vois ce que je veux dire ? (PUM, 2022), il est aussi l’auteur d’autres ouvrages, dont Les artistes (2017), Grande École (2012) et Le livre noir de l’art conceptuel (2011), publiés au Quartanier et Petites différences, les anciennes les modernes et toutes les autres (Éditions du Musée d’art contemporain de Montréal, 2023).
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