Dans le cadre d’une rencontre tenue mercredi le 15 juin 2022 entre des membres de Mobilisation 6600, la présidente et la coordonnatrice de l’AQME, le député de Bourget et adjoint parlementaire du ministre de l’Environnement et des représentant.es du ministère, ces derniers ont indiqué que le MELCC ne procéderait qu’à l’évaluation des impacts sur le climat sonore et sur la gestion des eaux. En ce qui concerne la pollution atmosphérique générée par le projet et les impacts qu’elle produira, le ministère a souligné que le pouvoir en la matière est délégué à la Ville de Montréal.
Cette rencontre a amené l’inquiétude des citoyen.nes à son comble. « C’est sidérant, a déclaré la porte-parole de la Mobilisation 6600, Cassandre Charbonneau-Jobin. Force est de constater les failles du système d’évaluation environnementale actuel, qui ne considère qu’une partie des nuisances. Cela justifie encore plus l’intervention du ministre de l’Environnement, M. Benoit Charette, qui détient un pouvoir discrétionnaire lui permettant de soumettre le projet à un Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Les impacts environnementaux, psychosociaux et sur la santé des populations du projet de Ray-Mont doivent être évalués dans leur ensemble. Nous ne voyons pas comment cet objectif d’évaluation globale pourrait être atteint sans le recours à un BAPE ».
La Dre Claudel Pétrin-Desrosiers, qui est d’abord médecin de famille au GMF-U du CLSC Hochelaga-Maisonneuve, n’en revient pas non plus : « La littérature scientifique est très claire à ce sujet : les îlots de chaleur tuent des gens, à chaque année, déclare-t-elle. Les impacts sanitaires de la création d’un îlot de chaleur par le projet de RML, de l’augmentation de la pollution atmosphérique inévitable avec l’augmentation du camionnage, et les coûts en termes de vies humaines doivent impérativement être pris en considération avant que le ministère donne son approbation au projet ».
La demande d’approbation de la première phase du projet d’implantation de la plateforme logistique de RML a été déposée au ministère il y a un peu moins d’un mois. Cette demande concerne la manutention et l’entreposage de conteneurs, ainsi que le camionnage prévu sur 8% du site de RML. La Mobilisation a demandé à M. Benoit Charette, ministre de l’Environnement, qu’il exige de l’entreprise qu’elle dépose un projet global, et que celui-ci soit soumis à des audiences du BAPE. « Le fractionnement du projet par phases ne permet pas d’évaluer l’effet conjugué des différentes nuisances et il permet à l’entreprise d’avancer son projet peu à peu. C’est exactement pour cette raison que la Loi québécoise sur l’environnement (LQE) octroie au ministre un pouvoir discrétionnaire sur l’évaluation des projets. Les enjeux environnementaux majeurs, la proximité des résidences et les grandes préoccupations du public justifient amplement l’intervention du ministre », a affirmé Cassandre Charbonneau-Jobin.
Rappelons que le projet de plateforme de transbordement de marchandises de Ray-Mont Logistiques, situé à une centaine de mètres d’habitations dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, prévoit à terme une activité 24h/7 jours, l’asphaltage d’un terrain d’une superficie de 2,5 millions de mètres carrés, le transbordement de 100 wagons de train par jour, 1000 passages de camion quotidiens et l’entreposage de 10 000 conteneurs.
À propos de Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM
Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM est un regroupement de citoyen.ne.s mobilisé.e.s depuis 2016 pour la préservation des espaces verts, de la santé et de la qualité de vie de la population de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Il revendique la création d’un Parc-Nature dans le secteur Assomption-Sud, dans la perspective d’un développement économique à visage humain à la hauteur des défis environnementaux du 21 ème siècle.
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