De Paris, Omar HADDADOU

L’Afrique s’émancipe, se réorganise ! Mais le puissant ne mangera jamais son chapeau ! La France, affectée par la progression fulgurante de l’extrême Droite et durement piégée par son passé colonial, voit présentement le continent providentiel lui échapper sous la bourrasque d’un jeune nationalisme, une intelligentsia farouchement hostile à l’occupation et la prédation séculaire occidentale.

Elle tente en vain d’abattre ses cartes pour sauver ses zones d’influence sur le continent, au mieux par une rhétorique diplomatique cauteleuse, au pire, par la force. Mais rien ne sera comme avant !
Le processus d’alliances géostratégiques à l’Est comme au Sud sous l’œil bienheureux des Gilets jaunes, étant déclenché dans la dynamique déroutante et imparable des BRICS, un nouveau monde dessinera les contours des rapports de force, moins cruels.
Emmanuel Macron qui se veut toujours le Président du Monde en tapant du poing pour reconquérir le Sahel, et dans la foulée étouffer les mobilisations en France des Gilets jaunes par l’usure, n’a pas eu l’heur de bénéficier d’une invitation de la part de cette coalition afin d’assister au sommet du 22 au 24 août 2023 au Nigéria.

En se faisant éconduire, les protagonistes n’avaient qu’un seul message à lui communiquer : Ne pas toucher à leur souveraineté ni s’impatroniser. D’où la réaction du Ministre des Affaires étrangères sud-africaines Nadeli Pandor qui trouvait la venue du Président français « assez amusante ».
Dans ce repositionnement intempestif, un agenda nourri occupe le chef de l’Etat français. Et partant la 17 ème sortie d’une centaine de Gilets jaunes à Paris, ce samedi 16 septembre 2023, pour un parcours entre Place d’Orves 9ème arrondissement et celle d’Henry Frenay 12ème, ne pouvait focaliser l’attention du locataire de l’Elysée à qui les Associations réclamaient un plan d’urgence contre la pauvreté en Hexagone. Au moment où les syndicats et leurs cortèges brandissaient leurs revendications, à savoir une augmentation des salaires, l’arrêt de la Réforme des retraites, un plan pour l’Hôpital, des mesures concrètes contre l’inflation et les pénuries, une baisse des prix des produits de première nécessité, la sortie de la France de l’Union européenne.

La coupe étant pleine, la rue et les Syndicats ont décidé de reprendre la lutte ensemble à travers des journées d’actions d’envergure le 13 octobre 2023. A l’heure où l’Europe, en mauvaise passe, subit un flux migratoire sans précèdent, avec 700 migrants débarqués en 48 heures à Lampedusa, Macron s’évertue à marquer de son empreinte les rendez-vous sur la Transition énergétique, l’Ecologie, les Elections européennes, la crise en Ukraine et ses financements colossaux, etc. Pendant que Sarkozy se découvre une raison ubuesque en déclarant : « Il faut discuter avec Poutine ! ». Lui qui a fait la peau à Kadhafi, sait se parer de rédemption fabriquée.

La rentrée sociale en France s’annonce houleuse et les Gilets jaunes n’ont pas fini de battre le pavé en scandant : «  On est là, on est là ! Même si Macron ne veut pas, mais on est là ! Pour l’Honneur des Travailleurs et pour un Monde meilleur !  »

O.H

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