Réforme de l’aide sociale
Ce n’est pas parce que le projet de loi 70 a été adopté en novembre dernier que la lutte contre son programme Objectif emploi est pour autant terminée. En effet, tant que le règlement de la Loi sur l’aide aux personnes et aux familles n’aura pas été modifié, ce nouveau programme ne pourra entrer en vigueur. Il faut savoir que les avocats et les notaires du gouvernement du Québec sont en grève, ce qui retarde le processus de modification réglementaire. Les organisations et les personnes qui défendent les droits des personnes assistées sociales disposent donc encore de temps pour contester les aspects les plus rétrogrades du programme Objectif emploi, soit son caractère obligatoire et les pénalités financières pouvant toucher la prestation de base.
Les campagnes pour un salaire minimum à 15 $ l’heure
La ministre responsable du Travail, Dominique Vien, a beau avoir annoncé ses intentions pour les quatre prochaines années en ce qui concerne le salaire minimum, cela n’empêchera pas les différentes campagnes qui revendiquent l’augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure de se poursuivre, dont la campagne 5-10-15 à laquelle participe le Collectif. On peut même d’ores et déjà prévoir que cette revendication sur le salaire minimum deviendra un enjeu électoral porté par les mouvements sociaux québécois jusqu’en 2018.
Le prochain budget du Québec
Le budget qui devrait être déposé dans les prochaines semaines sera l’avant-dernier d’ici aux élections québécoises. Maintenant que le ministre des Finances, Carlos Leitão, dispose d’un surplus budgétaire (laissons de côté, pour l’instant, tout ce qui a été sacrifié pour le dégager…), les groupes d’action communautaire autonome verront-ils enfin leur financement être augmenté ? Selon les membres de la campagne Engagezvous pour le communautaire, c’est 475 millions $ de plus par année dont ont besoin les 4000 organismes communautaires pour retrouver leur capacité d’agir et assumer pleinement leur mission. Verra-t-on également des sommes nouvelles être allouées à la lutte contre la pauvreté et les inégalités socioéconomiques ?
Troisième plan d’action gouvernemental
Le Plan d’action gouvernemental pour la solidarité et l’inclusion sociale est arrivé à échéance en 2015, mais depuis, le gouvernement le reconduit. Celui-ci dévoilera-t-il son troisième plan d’action d’ici l’été ? C’est en tout cas ce que le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, a maintes fois répété. Le manque de transparence entourant l’élaboration de ce plan d’action est inquiétant. Le gouvernement va-t-il se résoudre à investir des sommes dans des mesures structurantes, c’est-à-dire des mesures qui améliorent véritablement la situation financière des personnes en situation de pauvreté ? Il est plus que temps que le gouvernement respecte les droits fondamentaux de ces personnes !
Revenu minimum garanti
Enfin, depuis l’automne dernier, un comité d’expertEs évalue les programmes québécois de soutien du revenu et étudie la faisabilité d’instaurer un revenu minimum garanti. Le comité doit déposer son rapport d’ici l’été prochain. Et son mandat est clair : simplifier le régime de soutien du revenu, inciter les personnes à travailler et assurer une transition entre l’aide sociale et le marché du travail. Le comité ne cherche donc pas une manière d’améliorer le revenu des plus pauvres ni à déterminer de combien de dollars il faudrait l’augmenter. Il va sans dire qu’il faudra être vigilantE par rapport aux conclusions de ce comité d’expertEs et, surtout, par rapport à ce que le gouvernement du Québec voudra en faire.