Les féminicides : des violences banalisées et normalisées
Le RGF-CN tient à partager son analyse sur cet enjeu complexe et mal compris : « Les meurtres de femmes et de filles par un conjoint ou un ex-conjoint font partie d’un continuum de violences normalisées et banalisées. Ces violences envers les femmes et les filles sont le fruit d’un rapport de domination des hommes sur les femmes que la société tolère » souligne Catherine Gauthier co-coordonnatrice du RGF-CN. Les femmes aux intersections de plusieurs systèmes d’oppression tels les femmes immigrantes, les femmes autochtones, celles en situation de handicap, les jeunes femmes, les femmes des communautés LGBTQIA, les femmes âgées, en situation d’itinérance, en situation de dépendance économique, et les femmes que la société racise sont parmi les plus à risque de subir une ou plusieurs formes de violences, elles sont surreprésentées dans les victimes de féminicides.
Des initiatives citoyennes qui témoignent du ras-le-bol de la population
Pour la 2e année de suite, Marielle Bouchard, citoyenne et ultracycliste a entrepris un défi
d’envergure, 1000 km en 60h à travers la province, afin de dénoncer les féminicides et d’amasser des fonds pour divers organismes qui viennent en aide aux femmes. La cycliste compare son processus sportif à celui par lequel les femmes prises dans une situation de violence et de contrôle sont confrontées. « En ultra-distance, on va au bout de nos ressources et plus encore, on ne dort pas assez, on est en hypervigilance, de plus en plus confuse à cause de l’épuisement. La prise de décision devient difficile, on perd nos repères, mais il faut continuer. Il y a des dangers sur la route, mais contrairement aux femmes prises dans une situation de contrôle et d’abus, je n’ai pas perdu de pouvoir sur ma vie et je connais encore ma valeur comme être humain. Malgré la souffrance que ce niveau de dépassement implique, quand je compare cela aux parcours que les femmes victimes de violence conjugale, d’agressions, de séquestration ou d’exploitation sexuelle doivent traverser… lorsqu’elles s’en sortent… franchement l’ultracyclisme, c’est de la petite bière » souligne la citoyenne.
Pas une de plus
Le RGF-CN et ses membres demandent au gouvernement de cesser d’accepter que des femmes soient agressées, violentées, tuées. Des solutions pour mettre fin à la violence conjugale, il en existe ! Ça passe notamment par l’augmentation du financement en prévention, en accompagnement et en hébergement des femmes victimes de violences conjugales et sexuelles, par des formations obligatoires et continues sur la violence conjugale pour tous les acteurs et les actrices qui interviennent auprès des femmes et des enfants, par des changements en profondeur de la culture de notre système de justice où les agresseurs peuvent récidiver en attente de leur procès.
Les solutions sont multiples. Le gouvernement doit dénoncer le caractère inacceptable et criminel de la violence conjugale et renforcer la confiance des victimes et du public dans l’administration de la justice. « Il y a un réel danger pour les femmes lors d’une séparation. Trop d’ex-conjoints violents restent en liberté en attendant leur procès. C’est comme si on ne prenait pas au sérieux le danger qu’ils représentent pour les femmes », s’indigne Catherine Gauthier du RGF-CN.
Le RGF-CN regroupe des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale et travaille la défense des droits et des intérêts de toutes les femmes, l’égalité des femmes entre elles,
l’amélioration des conditions de vie.
Un message, un commentaire ?