Édition du 17 décembre 2024

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Le blogue de Louise Chabot

Le gouvernement Couillard en croisade contre les parents !

Le processus de révision des programmes du gouvernement Couillard est à peine entamé qu’on sent une certaine tendance se dégager. Les programmes qui semblent destinés au couperet concernent principalement les enfants, les familles et les futurs parents !

Compressions à répétition

Première attaque : la fin de l’universalité des services de garde à 7 $ par la modulation des tarifs, applicable au moment de faire sa déclaration de revenus, à la suite d’un calcul complexe déterminée par une formule de relativité au revenu. C’est étonnant, puisque ces mêmes services, en permettant à des dizaines de milliers de mères de réintégrer le marché du travail, occasionnent un accroissement de 5,1 milliards de dollars du PIB. En d’autres termes, chaque dollar investi dans cette mesure rapporte 1,50 $ à la société dans son ensemble.

Tant qu’à être dans les services à la petite enfance, le gouvernement y a aussi aboli une enveloppe réservée aux milieux défavorisés.

Deuxième attaque : l’apparition de frais à payer pour les parents d’enfants d’âge scolaire en raison des compressions imposées aux commissions scolaires (frais pour la surveillance du dîner, frais pour le transport scolaire, etc.). Un petit 100 $ par-ci, un petit 75 $ par-là, le budget de ces familles en prend pour son rhume. Tout cela sans parler des diminutions de services professionnels et de personnel de soutien qui force les parents d’enfants ayant des besoins particuliers à se tourner vers des ressources privées !

Rappelons que des compressions de plus de 70 millions visent les mesures dites « d’Appui à la réussite » qui incluent l’aide au devoir, l’amélioration du français, les programmes d’insertion professionnelle, etc. C’est sans parler des compressions à l’aide alimentaire ou celles qu’on veut faire subir aux bibliothèques scolaires !

Choc des générations ?

C’est maintenant au tour des congés parentaux de se retrouver dans la mire des libéraux. Cette décision étonne à plusieurs égards. Tout d’abord, parce que ce programme ne coûte rien à l’État en tant que tel, celui-ci étant payé entièrement par les travailleurs et les employeurs. Ensuite, parce que réduire la cotisation de l’État comme employeur ne permettrait que des économies de bout de chandelle. En tout et pour tout, ce programme coûte au gouvernement employeur environ 200 millions en cotisation pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs de l’État. Si le programme est diminué de moitié, il n’épargnerait donc qu’un maigre 100 millions. On est loin de pouvoir parler d’une « importante marge de manœuvre », comme le laissent entendre les sources du Journal de Montréal.

Ces compressions purement idéologiques viennent créer une toute nouvelle forme d’iniquité générationnelle. On nous le répète depuis des années, la population du Québec est vieillissante et il y a de moins en moins de jeunes pour prendre la relève, tant au privé que dans les services publics. Des mesures comme les services de garde à 7 $ et le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) ont permis, depuis leur création, un véritable essor des naissances au Québec.

Paul Arcand disait, avec justesse, que le couperet tombait pas mal plus souvent près des plus pauvres et de celles et ceux qui en arrachent. On peut rajouter les parents et les familles à cette liste...

Louise Chabot

Présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) (depuis 2012)

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