Partout à travers les continents, les femmes ont organisé des marches, des colloques, des caravanes pour réfléchir sur la pauvreté et la violence faites aux femmes.
En 2000 quand la première action mondiale s’est mise sur pied la situation des femmes étaient déplorables. La mondialisation était en plein essor et les traités de libre- échange voyaient le jour un peu partout. Le Capital mordait à pleines dents dans les ressources naturelles instaurant les monocultures et le pillage des sols et des sous-sols. Les femmes se voyaient dépouillées de leur savoir ancestral, se voyaient aux prises avec les semences transgéniques de Mosanto et surtout se voyaient appauvries avec les pertes des programmes sociaux que les ajustements structurels de la Banque Mondiale ont exigé de tous les pays en développement.
15 ans plus tard, la situation des femmes est complètement transformée. La mondialisation a changé la face du monde. La pauvreté s’est considérablement accrue mais à travers des formes inimaginables en 2000. Ce sont les guerres, les déplacements de population, les changements climatiques et les désastres qui en découlent qui peignent la toile de fonds. Les violences faites aux femmes sont devenues une priorité pour les femmes et les interrelations à la pauvreté sont devenues évidentes. Le patriarcat et le grand Capital voient leur relation incestueuse apparaître au grand jour.
Partout les femmes bougent refusent l’exploitation et les violences. Des victoires ont été gagnées mais le chemin est encore long à parcourir.
Au Québec
Les actions ont débuté le 8 mars 2015 avec la tenue dans les différentes régions de rencontres et activités réunissant centrales syndicales, groupes de femmes, groupes communautaires et population en général.
L’R des Centres de femmes a initié des ateliers de trico-grafiti. Partout dans les centres de femmes, les femmes ont tricoté des petits carrés de laine, les ont assemblés pour former de grandes courtepointes. Les ateliers servaient de prétexte pour discuter du thème de la MMF « Libérez nos corps, notre terre, nos territoires ». Évidemment, les courtes pointes, un coup rassemblées tenaient compte des discussions féministes : des slogans y étaient cousus, des fleurs, des personnages étaient insérés dans les tricots. Ces courtepointes ont été accrochées tout au long du parcours de la Marche du 17 octobre à Trois-Rivières.
Une caravane féministe a aussi sillonné le Québec et prenait fin le 17 octobre à Trois –Rivières.
« Dès le 24 septembre, la caravane de la Marche mondiale des femmes (MMF) au Québec sillonnera les routes du Québec pour aller à la rencontre des femmes en résistance partout sur le territoire contre les politiques d’austérité, contre la destruction environnementale, le militarisme et pour le droit à l’autodétermination des peuples autochtones. [1]
« La Caravane fera son premier arrêt, le 24 septembre à St-Ligori dans Lanaudière pour une journée de mobilisation et d’éducation populaire. Elle poursuivra sa route à Montréal le 26 septembre, alors que les femmes de la région se mobiliseront pour réclamer que les décisions se prennent pour, par et avec elles. Elle ira à la rencontre des militantes qui s’opposent à l’exploitation minière en Abitibi, au transport des hydrocarbures à Lac-Mégantic ou encore qui dénoncent les agressions sexuelles dans l’armée au Bas-Saint-Laurent. Elle parcourra 16 régions du Québec avant de se rendre à Trois-Rivières le 17 octobre. [2]
Finalement, le 17 octobre c’est 12,000 femmes qui ont marché dans le Vieux Trois-Rivières pour se rendre au Port et crier leurs solidarités avec les femmes du monde entier mais aussi et surtout avec les femmes autochtones. Les femmes autochtones ont repris leur place dans le territoire qui leur appartient, le temps d’un après-midi. Les femmes Atikamekw ont chanté la vie et l’histoire des trois fées : la fève, la courge et le maïs devenaient ainsi histoire de toutes. La présidente des femmes autochtones a clamé l’importance de la Commission d’enquête sur la disparition des milles femmes autochtones. Une action s’est d’ailleurs tenue pour appuyer cette revendication. Milles femmes des 12,000 manifestantes se sont couchées et une minute de silence a été tenu.
Après les discours des représentantes de la MMF au Québec et à Trois-Rivières, un spectacle s’est déroulé mêlant musique, poésie, chants chorale, danse, jeunes et vieilles femmes dans une harmonie totale. Des voix de femmes magnifiques. L’émotion était de mise et la fin des plus touchantes avec les chansons d’Une sorcière comme les autres d’Anne Sylvestre et du Pain et des Roses. Merci à toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à l’organisation de cette belle journée de mobilisation du 17 octobre.
Ginette lewis