Photo de la bannière du Comité des femmes de QS que Ginette L » a fabriquée pour la marche du 6 décembre ce midi.
La vidéo reprend une partie des interventions mentionnées
Texte lu par Marie-Philippe Phillie Drouin direction générale de Divergenres lors de la prise de parole suite à la marche célébrant les 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes :
La lutte contre les violences basées sur le genre est au cœur de la mission de Divergenres. Nous luttons au quotidien contre les violences sexistes.
Contre la misogynie, bien évidemment, mais aussi contre les autres violences sexistes qui se trouvent trop souvent dans nos angles morts collectifs : les violences transphobes. La mission de Divergenres est d’éduquer la population sur les réalités et les enjeux des personnes trans,d’offrir des services d’accompagnement aux personnes en questionnement sur leuridentité de genre et aux personnes en transition et d’offrir des espaces bienveillants et accessibles aux personnes trans binaires et non-binaires.
Nous rêvons d’une société inclusive où tout le monde peut vivre en sécurité, peut s’épanouir et peut participer pleinement à la vie collective.
Une des approches centrales à la base de nos actions et de notre culture organisationnelle est le féminisme. Notre féminisme est un féminisme intersectionnelle, anti-raciste, décoloniale, radicale, pro-travail du sexe et évidemment, un féminisme inclusif des personnes trans. Nous croyons fermement que toutes les personnes trans sont des sujets du féminisme et que leurs expériences, leurs savoirs et leurs voix sont incontournables aux luttes féministes. Tout comme les femmes cis, les personnes trans vivent De plein fouet les violences sexistes. Parce qu’elles ne se conforment pas sur le plan du genre, les personnes trans subissent les regards insistants, les questions intrusives, le mégenrage, le harcèlement de rue, la discrimination au logement et la discrimination à l’emploi. Elles vont aussi vivre la solitude, la pauvreté, la détresse psychologique. Les moins privilégiées d’entre nous vivront aussi l’humiliation, les coups et les abus. Beaucoup d’entre nous se sont fait enlever leur bien-être psychologique, leur autonomie corporelle et leur dignité. Les plus vulnérables d’entre nous se font aussi enlever leur vie.
Ce qui nous donne espoir, c’est que nous avons des armes que le patriarcat n’a pas : la résilience, le pouvoir du nombre et la solidarité. L’équipe de Divergenres croit fermement que cette solidarité nous permettra d’unir nos luttes et de nous amener collectivement à la prochaine étape. Parce que les luttes trans sont des luttes féministes. Unissons nos combats pour notre autonomie corporelle, nos droits reproductifs, notre droit à la sécurité.
Unissons nos efforts dans notre lutte contre la pauvreté, dans notre lutte pour l’accès aux soins en santé mentale et celle contre les violences à caractère sexuelle. Nos luttes sont vos luttes et vos luttes sont nos luttes. Il n’y a qu’à travers la solidarité qu’elles seront inclusives et fortes. La lutte n’est pas terminée tant qu’il y a encore des personnes laissées derrière.
Pour clôturer ces 12 jours d’actions contre les violences faites aux femmes, j’aimerais vous inviter à vous solidariser avec les personnes et les communautés trans. Vos sœurs, vos adelphes et vos frères trans méritent et ont besoin d’une place dans vos espaces, dans vos services et dans vos luttes. N’oublions jamais que nous avons un ennemi en commun, le patriarcat, et que notre objectif est le même, la fin des violences basées sur le genre. Nos identités et nos parcours de vie sont différents, mais notre rêve d’une société plus juste est le même.
Rage et amour,
L’équipe de Divergenres
Merci et bonne fin de journée.
Phillie
Enfin un texte de Manon Massé de Québec solidaire à l’occasion de cette journée
C’était une journée de décembre comme aujourd’hui. Un mercredi ordinaire.
Mon père et ma sœur sont partis travailler à quelques centaines de mètres de Polytechnique. Puis les coups de feu ont commencé à retentir.
Je me souviendrai toujours des heures à attendre à côté du téléphone, avant d’avoir le coup de fil : « Manon, t’en fais pas, on est corrects. »
D’autres familles n’ont jamais eu d’appel. D’autres femmes n’ont jamais pu connaître d’autres 6 décembre.
Elles s’appellent Geneviève, Hélène, Nathalie, Barbara, Anne-Marie, Maud, Barbara, Maryse, Maryse, Anne-Marie, Sonia, Michèle, Annie et Annie.
Quatorze victimes d’une violence qu’on a longtemps tue et qu’on a encore de la misère à nommer.
14 femmes tuées parce qu’elles étaient des femmes. Tuées par la haine des femmes.
14. C’est le nombre de femmes victimes de féminicide cette année, en 2022.
33 ans après le 6 décembre 1989, on ne peut pas parler de cette violence au passé… Mais on peut encore changer l’avenir.
Aujourd’hui, on se souvient.
On se souvient des disparues, on se bat pour les vivantes.
Manon
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