Édition du 17 décembre 2024

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Asie/Proche-Orient

Le Montréalais Stephan Corriveau à bord

La flottille française est repartie pour Gaza

Le navire français de la flottille qui voulait briser le blocus de Gaza, le Dignité-Al-Karama, faisait cap lundi 18 juillet sur le territoire palestinien, où il compte arriver dans les vingt-quatre heures, ont annoncé les organisateurs.

Le navire, intercepté le 7 juillet et conduit au port par les garde-côtes grecs, a quitté dimanche la petite île grecque de Kastelorizo en appareillant officiellement pour le port égyptien d’Alexandrie. Il cherche à présent à atteindre son objectif initial, selon les organisateurs.

"Le bateau devrait se trouver mardi après-midi en face du littoral de Gaza", a déclaré à l’AFP un des porte-parole de l’opération, Maxime Guimberteau, joint par téléphone à Paris. "Il navigue lentement, notamment pour économiser du fioul", a-t-il précisé.

Il n’a pas été possible de joindre dans l’immédiat l’une des 17 personnes à bord du navire. "La présence en mer du Dignité-Al-Karama constitue un revers pour le gouvernement israélien qui, par la force ou les pressions, cherche à perpétuer un blocus illégal et criminel et à faire taire les mouvements des sociétés civiles du monde entier", affirment les organisateurs dans un communiqué.

Le Montréalais Stephan Corriveau fait partie des militants pro-palestiniens à bord du navire qui tente de briser le blocus israélien pour atteindre la bande de Gaza. Parmi les autres passagers du Dignité Al-Karama, se trouvaient Olivier Besancenot, du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) français, et Nicole Kiil-Nielsen, eurodéputée de la formation écologiste Europe-Ecologie-Les Verts (EELV), qui ont depuis regagné la France.

Les neuf autres bateaux qui composaient la flottille pour Gaza, avec à leur bord 300 militants venus de 22 pays, n’ont pas été autorisés à quitter la Grèce. Les autorités grecques ont justifié cette interdiction en évoquant "la sécurité des militants", après l’assaut de la marine israélienne sur une précédente flottille pour Gaza, qui avait fait 9 morts le 31 mai 2010.

Israël s’est déclaré déterminé à empêcher cette nouvelle flottille d’atteindre Gaza, auquel il impose un blocus depuis l’enlèvement d’un de ses soldats en juin 2006 et la prise de contrôle du territoire par le mouvement islamiste Hamas un an plus tard.

Après l’arraisonnement meurtrier de la première flottille, très critiqué dans le monde, Israël a néanmoins allégé le blocus de Gaza, essentiellement pour les produits de consommation courante.

Mise à jour du 19 juillet

Voici les toutes récentes nouvelles à propos du "Dignité-Al-Karama", seul navire à avoir pu quitter les côtes grecques

Flottille pour Gaza : le "Dignité-Al-Karama" intercepté par la marine israélienne

Des commandos de la marine israélienne sont montés, mardi 19 juillet, à bord du Dignité-Al-Karama, le seul navire de la flottille internationale à avoir réussi à quitter la Grèce pour Gaza, portant l’estocade à une expédition contrariée depuis près de trois semaines. La marine israélienne conduisait le bateau vers le port israélien d’Ashdod, selon la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira.

Le gouvernement du Hamas, qui contrôle Gaza, a "condamné l’acte de piraterie de l’occupant sur le navire Karama et exhorté la communauté internationale à choisir entre les droits de l’homme et la loi de la jungle et la piraterie pratiquées par l’occupant", dans une déclaration de son porte-parole.

"Démonstration de force"

Les organisateurs de la flottille affirment également dans un communiqué que le "Dignité-Al Karama, seul rescapé de la flottille de la Liberté II, a été arraisonné illégalement ce matin dans les eaux internationales de Méditerranée, non loin de Gaza", dénonçant une "violation patente de la liberté de navigation en haute mer".

"Une nouvelle fois, le gouvernement israélien répond par une démonstration de force disproportionnée, inacceptable, face à une initiative de solidarité citoyenne, explicitement non violente", ont-ils déploré, exprimant "les plus vives inquiétudes quant au sort des passagers".

Auparavant, le bateau a été abordé à la mi-journée. Trois bâtiments de la marine israélienne en Méditerranée ont encerclé le Dignité-Al-Karama, selon Julien Rivoire, l’un des porte-parole de l’opération, joint par téléphone à Paris. "Il semble que les connections aient été brouillées, nous n’arrivons plus à joindre le téléphone satellite du bateau", précise-t-il.

L’opération a eu lieu à une cinquantaine de miles des côtes de l’enclave palestinienne, selon la journaliste israélienne Amira Haas, présente sur le navire. "La marine israélienne est entrée en contact avec le Karama et a demandé aux passagers de décliner leur identité et s’ils disposaient d’armes à bord. Un membre de la délégation grecque a répondu à ces questions, promettant qu’ils ne transportaient aucune arme", raconte la reportrice.

L’armée israélienne a assuré que l’intervention s’était déroulée sans violences.

Seize personnes à bord

Le Dignité-Al-Karama, qui avait quitté la baie de la petite île grecque de Kastellorizo dimanche, se trouvait au large de Port-Saïd, en Egypte quand il a appareillé mardi matin vers 5 heures.

Seize personnes se trouvaient à son bord, parmi lesquelles l’ancien député communiste Jean-Claude Lefort, le navigateur Jo Le Guen, plusieurs membres des autres délégations de la flottille internationale ainsi qu’un journaliste d’Al-Jazira et la reportrice du quotidien israélien Haaretz.

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