À moins d’y vivre ou d’y travailler, il est difficile de comprendre la réalité du Grand-Nord. Malheureusement, lorsque les médias du « sud » parlent du « nord », c’est trop souvent pour y relater des drames humains. On ne parle pas assez de façon positive de ce qui se passe ici ; de la richesse des gens qui habitent ce magnifique territoire et des personnes qui y travaillent. Tout comme le reste du réseau de la santé, le Grand-Nord rencontre de grands problèmes d’attraction et de rétention de professionnelles en soins. C’est pourquoi venir à leur rencontre et être en contact direct avec leur milieu est si important pour moi. Certaines situations peuvent être réglées dès maintenant : j’ai d’ailleurs pu rencontrer certains PDG et dirigeants des centres de santé pendant cette tournée et je continuerai les pressions auprès des élu-e-s dès mon retour. De plus, la prochaine ronde de négociation nationale nous permettra certainement de mettre de l’avant les enjeux propres aux régions éloignées.
Je sais que les défis ici sont grands, mais ce que j’ai surtout envie de souligner, c’est à quel point le rôle, les compétences et l’expertise des professionnelles en soins sont déployés au maximum. Pouvoir exercer un rôle élargi, autonome et dans le respect de son code de déontologie, voilà ce que l’on retrouve dans les établissements de santé du Grand-Nord. Une pratique de proximité au service des patient-e-s et où le médecin, rarement sur place, est en contact avec les professionnelles par le biais de la technologie.
Le monopole exercé par les médecins sur l’accès aux soins fait consensus parmi plusieurs intervenant-e-s du réseau de la santé. Quand on constate ce qui se fait dans le Grand-Nord, on ne peut que contester une telle mainmise médicale sur l’accès aux soins offerts au « sud ». Il ne fait aucun doute que ce corporatisme freine l’accessibilité, la qualité et la continuité des soins. La Fédération propose depuis de nombreuses années d’autres modèles de soins où l’on accorderait la pleine reconnaissance du vaste champ de compétences des professionnelles en soins au profit de toute la population du Québec. Ce qui se fait dans le Grand-Nord est en parfaite harmonie avec ce que la FIQ prône. Le « sud » aurait grandement intérêt à s’inspirer de ce qui se fait au « nord », spécialement notre prochain gouvernement !
Parlant de prochain gouvernement, n’oubliez pas d’exercer votre droit de vote le 1er octobre prochain ! Rappelez-vous que, si l’on ne s’occupe pas de la politique, c’est elle qui s’occupera de nous.
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