Le macronisme est une grave maladie contagieuse. Elle provoque chez ses victimes des périodes de cécité, des pertes de mémoire et la disparition du jugement. Chez les proches dont le système immunitaire résiste, on a remarqué de fréquentes nausées.
Il faut voir la quasi unanime complaisance des médias (radio, télé, journaux), quand ce n’est pas l’active propagande, devant le nouveau régime à l’exception notable du Monde diplomatique et de L’Humanité. Quant à la pseudo-critique de Libération, plus concentrée sur les calembours que l’analyse, elle ressemble davantage aux remontrances amusées du père de famille devant les calembredaines de son fils préféré qu’à un examen sérieux menant au jugement mérité.
Quand la ministre du Travail, chargée de par ses fonctions de défendre et d’améliorer le Code du travail, se permet de déclarer publiquement que ledit code ne sert qu’à « embêter les entrepreneurs », on a une bonne idée du rôle que se donne le gouvernement : celui de faire bar ouvert pour la bourgeoisie en laissant la « chance » aux ouvrières et aux ouvriers de renifler les bouteilles vides.
Devant les trois principales mesures qui démoliront le Code du travail : 1. Facilitation des licenciements économiques ; 2. Transformation des CDI en « CDD de projet », c’est-à-dire la suppression de nombreux CDI et la généralistion des CDD ; 3. Référendums d’entreprises, qui permettront à des salariéEs localement sous pression de voter des conditions inférieures à celles de leur branche ; devant ces trois coups de bélier mécanique, les commentateurs et les médias décrivent les syndicats comme des empêcheurs de marchandiser et de libéraliser en rond.
Les interviews menées par la radio et la télé publiques sont thuriféraires quand il s’agit des représentants du nouveau gouvernement et agressives quand il s’agit de l’opposition qui critique, car il y a en plus cette fameuse « opposition constructive », belle invention bourgeoise, qui applique à la politique la technique de mise en marché de la fausse concurrence, comme lorsque GM a créé Pontiac pour donner l’illusion qu’il y avait compétition avec Chevrolet.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des centres commerciaux !
LAGACÉ, Francis
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