photo Serge D’Ignazio
Seulement dans le Journal de Montréal, on peut citer Richard, Martineau, Sophie Durocher, Joseph Facal, Mathieu Bock-Côté et Yasmine Abdelfadel ; au Devoir, Christian Rioux.
Ces gens (et d’autres aussi) attaquent ce qu’ils considèrent comme une nouvelle censure issue dans une bonne mesure, semble-t-il de la gauche libérale américaine. Elle est très axée sur sur la défense des droits des minorités, parfois au détriment de la justice et du bon sens le plus élémentaire. Ce courant de pensée valorise sans discernement l’accès aux postes de responsabilité, notamment dans le milieu universitaire où, dans certains cas, on privilégie l’embauche de candidats provenant de minorités dites "visibles" ou de femmes, peu importe par ailleurs la compétence et l’expérience de candidats et de candidates "de vieille souche" (francophones). Ces commentateurs stigmatisent aussi une certaine censure qui s’exercerait au nom de l’inclusion et du respect des cultures autres que québécoises ; une censure qui viserait tout discours le moindrement critique à l’endroit de ces groupes minoritaires.
Je n’ai pas l’intention d’entrer dans ce débat qui concerne une réalité mouvante et ambiguë. Je n’en connais pas assez les tenants et aboutissants pour me prononcer avec fermeté sur la question.
Par contre, il existe une question sur lequel les esprits critiques de l’anti-wokisme se taisent : l’orientation anti-palestinienne pourtant notoire d’Hollywood. En effet, on ne compte plus le nombre de films produits par "l’industrie du rêve" américaine pro-israéliens et anti-"terroristes" (ceux-ci étant toujours des Arabes, évidemment). En voici quelques uns parmi les plus notoires : Exodus (1960), Victoire à Entebbé (1976), Raid sur Entebbé (1977), Munich (2005).
Ces productions frôlent le racisme anti-palestinien. Les combattants palestiniens y sont toujours présentés comme des fanatiques criminels et les Israéliens comme des héros ou de pauvres victimes. Jamais aucune production hollywoodienne n’a abordé le sujet de l’oppression subie par le peuple palestinien ni les massacres auxquels auquel elle a donné lieu. Ce n’est pourtant pas la matière qui manque : les tueries de Sabra et Chatila en septembre 1982, la dure répression de la première Intifada (celle des pierres) de1987 à 1994 qui a fait mille morts et les innombrables bombardements aériens israéliens sur les camps de réfugiés du Liban, à l’époque où ces derniers formaient le fer de lance de la résistance palestinienne. Silence total de la part des producteurs hollywoodiens sur ces sujets brûlants. À ma connaissance, aucun réalisateur américain ne s’est risqué à proposer un scénario pro-palestinien aux bonzes de l’industrie à Hollywood. Ou si l’un d’entre eux s’est laissé aller à rédiger un scénario sur le sujet, il a jugé plus prudent de le garder dans ses cartons...
Aucun commentateur anti-wokiste n’a jamais stigmatisé cette odieuse censure. A-t-on jamais lu un commentateur ou un éditorialiste d’ici s’indigner de cette situation ? Jamais. Ce silence dénote dans la plupart des cas une acceptation inconsciente d’un certain courant anti-palestinien et même de façon générale, d’un racisme anti-arabe.
Il y aurait pourtant là matière à polémique...
Jean-François Delisle
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