Dans un premier temps le représentant du Front commun pour la transition énergétique Jean-François Boisvert nous a présenté leur vision d’un Québec Zéro émission nette (ZéN). Sa présentation indiquait qu’il est illusoire de penser à une société carboneutre sans changer les habitudes. Actuellement on investit dans des infrastructures qui nous enferment pour longtemps dans l’émission de GES, dont les industries sont les principales responsables.
Au final cependant ce fut une journée décevante. D’abord parce que la présentation de QS par Ruba Ghazal , allait beaucoup moins en profondeur que celle du représentant du Front commun pour la transition énergétique. On nous a présenté des principes qui sommes toutes, représentent des lieux communs. Respect de la science et des limites planétaires, économie basée sur la résilience et la biomasse (avec l’exemple d’un producteur agraire qui a changé son alimentation au gaz propane pour la biomasse), l’écosobriété, le sens commun des responsabilités, la réduction des inégalités, la transition inclusive et juste pour tous et toutes, des collectivités engagées, le droit à la nature et à un environnement sain, assumer notre responsabilité historique et respect des droits territoriaux et de la souveraineté des peuples.
Mais comment y arriver, comment retirer le contrôle des pétrolières, des institutions financières, des compagnies minières et des corporations qui ne considèrent notre territoire que par la lorgnette du profit ? Cet aspect n’a même pas été effleuré. C’est pourtant une question criante d’actualité avec la lutte de la nation Wet’suwet’en pour la préservation de son territoire contre la multinationale Coastal Gaslink.
On y a appris tout bonnement lors d’une intervention de Nika Deslauriers, présidente du parti, que ces principes qui doivent guider la transition solidaire, seront proposés pour adoption au prochain Conseil national de Québec solidaire à Québec la fin de semaine du 22 au 24 mai prochain.Le plan de transition adopté par le CCN juste avant la dernière campagne électorale au printemps 2018, n’a jamais été soumis pour adoption aux membres en instance nationale, il a été imprimé en quelques copies (une centaine environ) et jamais distribué sauf en version pdf. Depuis ce temps il y a eu plusieurs tentatives pour remettre cette question à l’ordre du jour dont la résolution proposée par l’association de Marie-Victorin de tenir un congrès spécial.
À mon avis, et c’est le propos que j’ai tenu lors de la période de questions, les membres de Québec solidaire ont besoin de discuter et d’élaborer un plan de transition qui permette de répondre à ces questions. Il est très malsain et antiscientifique de procéder par morceaux comme on l’a fait lors du dernier congrès. Nous y avons traité de la question de la bourse du carbone, assez rapidement d’ailleurs, sans considérer le cadre global de notre plan de transition, sans regarder où nous voulons aller ni comment y arriver. On s’apprête maintenant à faire la même chose avec les principes de transition solidaire.
À cette question Nika Deslaurier a répondu qu’idéalement on discuterait ensuite du Plan de transition comme tel, mais l’agenda politique et les nombreux débats que nous avons à traiter risquent de nous en empêcher.
"De la compréhension de la responsabilité du capitalisme dans la crise climatique actuelle, on ne peut que déduire qu’il ne sera possible de faire face à la crise climatique qu’en s’attaquant à la mainmise du secteur financier sur les acteurs majeurs du système productif, qu’en remettant en question la mainmise des multinationales et des grandes entreprises sur les secteurs énergétiques, sur la production et l’exploitation des moyens de transport, sur l’agriculture, sur l’ensemble de l’économie. Sans remettre en question leur propriété des différents moyens de production, on leur permettra d’être une force de blocage effective sur toute transition économique." (1)
La transition énergétique, question fondamentale de l’heure pour la planète et axe central de notre travail pour les prochaines années, incluant l’Ultimatum 2020 et la campagne électorale, sera donc limitée à un débat portant sur des principes généraux. Sans plan stratégique de transformation sociale il sera difficile de définir quel plan gouvernemental nous entendons proposer lors des prochaines élections. Et nous venons d’apprendre que c’est maintenant que tout se dessine, lors d’un Conseil national où les membres de QS devront choisir entre participer au CN qui se tiendra à Québec ou à La Grande Transition qui se tient à la même période à Montréal, cherchez l’erreur.
(1) Ouvrir un large débat sur le plan de transition économique de Québec solidaire : une tâche essentielle ! Mardi 5 novembre 2019 / DE : BERNARD RIOUX
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