« Réalisez les impacts de vos actions sur les travailleurs et sur les familles, et proposez des solutions. La solution, ça ne peut pas être "ce n’est pas grave, ils se trouveront d’autres emplois". »
J’ai plutôt l’impression, lah lah, qu’il se porte à la défense d’un bon soldat du clan libéral. Quand un premier ministre demande à un organisme environnemental de faire des compromis afin de « penser au monde » et leurs emplois... Aux dépens de l’environnement... Dans le contexte où tous se paient la tête d’un maire bouffon... Il y a de quoi se poser de sérieuses questions.
Le 11 avril 2015 [2] , non seulement Greenpeace, mais une foule d’autres organisations autant environnementales que citoyennes [3] viendra sur la colline parlementaire pour crier haut et fort leur inquiétude face aux orientations environnementales actuelles de ce gouvernement.
Est-ce que monsieur Couillard osera venir devant la foule pour affirmer que le sommet des premiers ministres canadiens sur « les meilleures pratiques disponibles pour réduire les émissions [de GES] » ne se transformera pas, en réalité, en une table de concertation sur les meilleures pratiques pour contourner les avis scientifiques et la non-acceptabilité sociale ? Car c’est cette perception-là qu’ont les gens qui se rassembleront. Et monsieur Couillard et son ministre de l’Environnement n’ont absolument rien fait pour laisser penser le contraire.
Il y a ce dossier d’exploitation forestière [4] qui, malgré tout, a gagné de la visibilité médiatique [5] grâce à ce maire probablement devenu la risée de la majorité des autres maires du Québec.
Mais il y a aussi le pipeline Énergie Est dans lequel le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MDDELCC) ne participera pas [6] . Il y a le gaz de schiste pour lequel monsieur Couillard a démontré un entêtement absolu à ne rien vouloir comprendre en laissant la porte ouverte [7] . Il y a le pétrole à Gaspé pour lequel il a « donné le signal que nous [le PLQ] favorisons l’exploitation des ressources naturelles » [8] . Il y a Anticosti... Ah ! il blâmera aussi le PQ sur ce coup-là, avec raison. Mais ce sont les libéraux qui ont initialement vendu les permis d’exploration en catimini... Et c’est le gouvernement Couillard qui a comblé le vide légal sur la protection de l’eau potable par une réglementation complaisante « [...] taillée sur mesure pour lever l’exclusion virtuelle qui affecte les quatre cinquièmes de l’île d’Anticosti [...] »
[9] Il y a la cimenterie McInnis qui évitera le processus normal du BAPE [10] grâce à une loi spéciale... pour ne nommer que ces dossiers-là.
J’aimerais que le premier ministre se préoccupe du Monde (remarquez le « M » majuscule). J’aimerais qu’il ait une vision plus longue que celle de son mandat d’élu et plus large que son petit cercle d’amis du parti.