L’URGENCE D’AGIR ET DE RÉFLÉCHIR
Le contexte actuel crée une demande qui nous semble évidente pour l’activité des structures de base du parti : les associations locales, régionales et de campus. D’abord, les membres ont besoin d’échanger sur leur réalité actuelle afin de briser l’isolement. Ce sentiment d’aliénation nous affecte même en temps ordinaire, alors le besoin de se regrouper, même virtuellement, est particulièrement aigu en ce moment. C’est une question de santé mentale.
Ensuite, tout le monde tente présentement de donner un sens à cette crise, d’en comprendre les tenants et les aboutissants. Pour ce faire, nous disposons des instruments bien imparfaits que sont les médias sociaux, Internet et nos communications sporadiques avec nos proches. Tenir des rencontres structurées avec d’autres membres du parti nous permettrait de réfléchir collectivement et donc de tirer des conclusions plus claires, plus rapidement et menant plus facilement à l’action.
Finalement, il y a urgence d’agir, justement. Les membres du parti regroupés dans leurs associations peuvent minimalement relayer plus efficacement les initiatives émanant du centre national du parti ou de différents mouvements sociaux. Par exemple, nous pouvons amplifier la demande exprimée par l’aile parlementaire pour une aide financière d’urgence inconditionnelle ou soutenir les syndicats du secteur public qui demandent de reporter les négociations des conventions collectives après la présente crise. Des initiatives locales diverses devraient aussi émerger des discussions.
Le gouvernement Legault, aussi sympathique et populaire qu’il puisse être en ce moment, demeure un gouvernement de droite, aligné sur l’idéologie et les priorités des milieux patronaux. Le gouvernement Trudeau continue d’être un régime colonial au service des banques et des industries extractives. La crise n’a en rien changé cette réalité. Au contraire, elle a créé une sorte de brouillard de guerre qui cache tout ce que ces gouvernements peuvent prendre comme initiatives pendant que nos regards sont fixés sur le danger de la contagion. Si la partisannerie étroite est encore plus malvenue qu’en temps ordinaire, la lutte politique sérieuse ne fait que gagner en importance.
OUI, NOUS LE POUVONS !
S’il est indéniable que plusieurs de nos moyens d’action habituels sont hors de portée, comme les assemblées de cuisine ou les manifestations, les technologies de l’information et nos moyens financiers nous offrent des alternatives viables. Il existe des plateformes de communication permettant non seulement de réunir les comités de coordination en virtuel, mais même des assemblées générales, sans oublier la formule des webinaires. Par les médias sociaux, nous pouvons amplifier toutes sortes d’initiatives, y compris en y mettant une partie du budget des associations, qui dort présentement dans nos comptes de banque (avec un taux d’intérêt proche de 0% !).
Il est également plus que temps de mettre en place la plateforme de communication permanente entre les associations dont nous parlons depuis longtemps et dont la mise sur pied a été décidée lors d’au moins une instance nationale. Si les personnes responsables de ce dossier semblent avoir eu de la difficulté à en comprendre la nécessité avant la crise, elle devrait sauter aux yeux maintenant. Nous devrions même envisager la possibilité de tenir un conseil national virtuel. Qui sait combien de temps durera la crise sanitaire, avec toutes ses entraves. Nous ne pouvons pas mettre la démocratie du parti en veilleuse indéfiniment. C’est dans un telle instance que nous pourrons donner à l’ensemble des structures du parti une orientation stratégique claire dans cette nouvelle situation politique inédite.
Il n’y aura pas de retour à la normale. La seule question qui se pose est de quoi le « nouveau normal » sera fait. C’est en se regroupant et en passant à l’action dès maintenant que les membres de Québec solidaire pourront exercer leur influence en faveur d’une société post-crise qui soit faite de solidarité plutôt que d’individualisme, de sécurité économique plutôt que de précarité, de préservation des équilibres naturels plutôt que d’épuisement de la biosphère, d’un respect réel pour les personnes qui prennent soin de nous plutôt que de platitudes paternalistes, d’une liberté généralisée plutôt que d’un autoritarisme rampant, d’internationalisme plutôt que de la fermeture des frontières.
Un message, un commentaire ?