Pourquoi ce scénario catastrophe ? Parce que, alors que le gouvernement fédéral veut nous imposer des oléoducs pour désenclaver la production de pétrole des sables bitumineux, le gouvernement provincial, de son côté, recommence à flirter avec les gazières pour nous imposer l’exploitation du gaz de schiste.
Et exploiter le gaz de schiste, c’est mettre en péril l’agriculture québécoise. Faut-il encore dire pourquoi ?
Parce que les gisements correspondent étroitement aux seules zones cultivables du Québec : la vallée du Saint-Laurent. Parce qu’autoriser les forages, c’est ouvrir notre territoire à la dévastation qu’on observe aux États-Unis dans les zones d’exploitation gazière : perte de territoire agricole, pollution des nappes phréatiques, épuisement des ressources en eau, contamination de l’air, perte de valeur des propriétés, perturbations sociales...
Si nous nous y opposons, c’est aussi parce que prendre le virage du gaz de schiste, c’est poursuivre sur la voie sans issue de l’exploitation des hydrocarbures fossiles qui accélère les dérèglements climatiques. C’est investir dans une perspective de développement totalement dépassée et rétrograde au lieu de miser sur les atouts qui vont assurer notre avenir local en préservant celui du reste du monde : les ressources renouvelables – des terres agricoles saines et des écosystèmes sains en font partie – et la créativité !
Monsieur Harper, monsieur Couillard, mesdames et messieurs les décideurs du monde économique et financier, ne vous méprenez pas : les citoyens que vous êtes censés représenter veillent au grain. Comme en témoignent les 30 000 nouvelles signatures de la campagne « Vous n’entrerez pas chez nous ! » qui doivent être déposées à l’Assemblée nationale le 6 novembre, ils se mobilisent pour défendre les « vraies affaires » : notre avenir à tous.
Denise Campillo
Comité de vigilance gaz de schiste de Roxton Falls
Le 5 novembre 2014