Par Julia Hamlaoui,
Tiré de L’Humanité, France, le jeudi 24 octobre 2024
« La guerre doit cesser au plus vite. Il faut un cessez-le-feu au Liban », a martelé Emmanuel Macron en ouverture de la conférence internationale de soutien au pays du cèdre organisée à Paris à l’initiative de la diplomatie française. Si le président de la République a également annoncé une enveloppe de 100 millions d’euros (1), l’action de la France, face à cette guerre et à celle menée par Israël à Gaza, n’est pas suffisante aux yeux des employés des agences publiques de développement signataires de lettres internes, révélées par Le Monde.
« Nous voyons notre pays brûler et notre population massacrée tout en travaillant pour les intérêts d’un pays justifiant le droit de se défendre seulement pour les Israéliens, même si nous savons que la France défend, pour l’instant, un cessez-le-feu », ont ainsi écrit les salariés du bureau de Beyrouth de l’Agence Française de Développement (AFD) dans un courrier, consulté par Le Monde, au directeur de l’organisme dans lequel ils dénoncent le « deux poids, deux mesures » et un « fort sentiment d’injustice ».
*« Sans quoi, nous en sommes tous complices »*
Une vision que partagent plus de 100 de leurs collègues d’Expertise France (EF) dans une lettre adressée à leur directeur général, Jérémie Pellet, également consultée par le quotidien. « Les déclarations évoquant le « droit d’Israël à se défendre » sans mentionner les souffrances du peuple palestinien ont suscité une incompréhension profonde et ont terni l’image de la France auprès de nos partenaires », expliquent-ils, appelant « la France adopter une position plus ferme et claire ».
Les signataires estiment que « condamner les attaques terroristes du 7 octobre 2023 (…) est indispensable et doit se faire sans équivoque » mais aussi que « l’ampleur des victimes civiles palestiniennes ( près de 43 000 morts, dont une majorité de civils, selon le dernier bilan, NDLR [3] ) et libanaises ( plus de 1 500 morts depuis le 23 septembre, NDLR [4] ) nous oblige à dénoncer et à agir pour mettre fin à ces guerres. Sans quoi, nous en sommes tous complices ».
Tout en saluant l’appel d’Emmanuel Macron à interrompre les livraisons d’armes à Israël (5), les agents estiment nécessaire « la suspension des projets de coopération avec les institutions israéliennes et la reconnaissance officielle de l’État palestinien (6) ». Ils souhaitent également voir la France se joindre aux plaintes en cours devant la Cour internationale de justice (7)et la Cour pénale internationale (8) « pour dénoncer les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et actes de génocide commis par le gouvernement israélien ».
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*Une suggestion de lecture de André Cloutier, Montréal, le 25 octobre 2024
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