Tiré de Entre les lignes et les mots
Depuis 2018, la Ligue des travailleuses domestiques de la CSC, accompagnée par le CIEP MOC Bruxelles, soulève des montagnes pour faire reconnaître leurs droits. Ces femmes, sans-papiers, originaires d’Amérique latine, d’Asie (Philippines), ou encore d’Afrique, travaillent comme domestiques chez des particulier·ères, souvent dans des familles aisées. Elles nettoient les maisons, gardent les enfants ou prennent soin des personnes âgées. On estime que ces femmes sont entre 70 et 80 000 en Belgique.
Visibiliser les travailleuses invisibles
Ces travailleuses de l’ombre ont décidé de revendiquer haut et fort des droits : elles demandent un accès légal au marché du travail afin de mettre fin à la précarité de leur situation et de pouvoir cotiser à la sécurité sociale, ainsi qu’un accès aux formations d’Actiris pour les métiers en pénurie. Par ailleurs, les travailleuses domestiques exigent une protection juridique qui leur permette de porter plainte en toute sécurité et dignité contre les employeurs abusifs.
Ténacité et créativité
En remettant le prix Régine Orfinger-Karlin à la Ligue des travailleuses domestiques, la LDH souhaite mettre un coup de projecteur sur une cause méconnue et saluer la détermination et la créativité de cette association. Les travailleuses domestiques portent leurs revendications partout où elles le peuvent :en juin 2022, la Ligue des travailleuses a créé son propre Parlement sur la place du Luxembourg pour dénoncer l’exploitation et les violences auxquelles elles font face au quotidien et interpeller les ministres compétents. Le 25 novembre 2022, les travailleuses ont déposé une motion devant le Parlement bruxellois. Lors de la journée internationale du travail domestique en juin 2023, elles ont monté un procès fictif devant le Palais de justice de Bruxelles qui s’est soldé par la condamnation du gouvernement bruxellois pour son manque de courage politique. Dans la foulée, elles ont déposé plainte au Parlement européen pour signaler le non-respect de plusieurs directives européennes par la Région. En juin 2024, les travailleuses en grève ont créé leur gouvernement idéal et ont défilé lors d’un “gala” pour mettre en valeur leurs efforts. La force, la ténacité et la créativité de leur combat forcent l’admiration.
Bamko et le Collectif les 100 diplômées
Deux autres associations ou collectifs étaient nommés pour cette édition 2024 du Prix Régine Orfinger-Karlin, du nom de cette résistante et avocate des droits humains qui a marqué l’Histoire de la LDH : le Collectif les 100 diplômées qui bataille sans relâche pour l’accès à l’enseignement et au monde travail pour les femmes qui portent le foulard ainsi que Bamko, centre de réflexion féministe qui enrichit le débat autour de la lutte contre le racisme ou encore la décolonisation de l’espace public.
*****
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d’avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d’avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :
Abonnez-vous à la lettre
Le programme PAFI, vous connaissez ? PAFI pour programme d’aide financière à l’investissement.
Un message, un commentaire ?