Tiré de Entre les lignes et les mots
Mardi 17 décembre 2024
de : Commission fédérative féministe du SSP (Le SSP est le syndicat des secteurs public et parapublic.)
Eric Roset
Il y a un grand besoin d’agir ! Nous avons donc élaboré 14 recommandations pour améliorer la situation des parents salariés, en particulier des mères.A lire ici.
La Commission féministe du SSP s’oppose à toute idée de supprimer, au nom d’une égalité abstraite, le congé maternité, spécifique aux mères, comme veut le faire l’initiative pour le congé familial. Cette proposition remet en cause un droit que les femmes de ce pays ont obtenu de haute lutte.
Les résultats du sondage
1684 personnes ont répondu au questionnaire. Les trois quarts des personnes ayant répondu au questionnaire sont des mères d’un ou plusieurs enfants. Les résultats montrent que les employeurs ne respectent pas leurs obligations légales dans de nombreux cas : 48% des femmes n’ont reçu aucune information concernant leurs droits, notamment tout ce qui concerne la protection de leur santé et ce malgré dispositions légales claires en la matière. 80% des travailleuses enceinte ont été arrêtés pendant la grossesse. Cela montre que l’exigence de rester en emploi jusqu’à l’accouchement n’est pas réaliste, en particulier pour des raisons médicales.
Dans le secteur public et subventionné, le congé maternité est en général de 16 semaines et peut aller jusqu’à 20 semaines. De nombreuses mères prolongent le congé, le plus souvent à leur frais, en prenant des vacances, des heures supplémentaires ou un congé non payé. Concernant le père/autre parent, seul un sur dix a pris un congé plus long que deux semaines. 85% des mères reviennent après le congé maternité, mais un peu plus d’une sur dix (12%) a dû accepter des conditions non souhaitées. 15% ne reviennent pas principalement parce qu’elles n’ont pas pu réduire leur taux d’activité, ont vécu une situation difficile, voire une rupture de contrat de travail. Les résultats montrent aussi que le droit à allaiter sur le lieu de travail, n’est pas respecté : seule une minorité a bénéficié d’un local d’allaitement, moins d’un tiers des pauses allaitement, alors que ces dispositions sont prévues par la loi.
Nos principales recommandations
La Commission féministe du SSP a élaboré 14 recommandations : parmi celles-ci, certaines font écho au débat actuel sur un congé familial. Pour nous, l’égalité passe par la reconnaissance de la grossesse, de l’accouchement, du post-partum et de l’allaitement, car ces événements ont des effets physiques et psychiques sur la mère. Pendant la grossesse, il est primordial de protéger la santé des travailleuses enceintes. Or la majorité des employeurs ne respecte pas les normes légales, ce qui doit changer. Nous demandons un congé prénatal de 4 semaines. A la naissance du bébé, la mère et le père ne sont pas dans une situation identique. Nous demandons un congé maternité de 24 semaines, une année dans les secteurs à travail continu, comme la santé. Nous sommes évidemment favorables à un congé paternité/autre parent plus long et nous demandons un congé paternité/autre parent de 12 semaines. Nous voulons aussi reconnaître toutes les formes de parentalité. Nous demandons un congé adoption ou d’accueil de 36 semaines à partager entre les parents, et ce pour toutes les formes de parentalité.
Non à la suppression du congé maternité
Une alliance interpartis a lancé il y a deux semaines un projet d’initiative pour un congé familial qui prévoit 18 semaines pour chacun des deux parents. La Commission féministe du SSP est opposée à ce projet car il supprime le congé maternité. Le vécu, l’expérience physique et psychique des mères enceintes et accouchées sont ainsi effacés. Les 36 semaines annoncées, sont calculées y compris le congé maternité et paternité/autre parents actuels, respectivement de 14 et 2 semaines. En clair, les mères n’auraient au maximum que 4 semaines de plus, alors que les pères/autres parents auront 16 semaines de plus. C’est injuste et inadéquat. Le texte d’initiative est dangereux, car il inscrit les 18 semaines par parent uniquement dans les dispositions transitoires et pour une période de 10 ans après l’entrée en vigueur. Et après ? Le congé adoption/d’accueil n’est quant à lui pas mentionné.
Pour nous, une initiative doit préserver le droit actuel et renforcer de manière proportionné le congé maternité et paternité, ainsi que reconnaître toutes les formes de parentalité.
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