Pendant que l’on subventionnait avec des fonds publics les banques, leurs dirigeants et leurs actionnaires, des non-élus, non redevables à personne, provenant de ces mêmes institutions financières comme le Fonds monétaire international, imposaient un train de mesures d’austérité inhumaines à leurs populations.
Les lucides de tout acabit continuent à vanter à tour de bras l’économie de marché, la concurrence, la liberté individuelle, le capitalisme et à brandir l’épouvantail du socialisme. L’État qui donne 1600 milliards d’euros en fonds publics aux banques, c’est du socialisme mais à l’envers !
Les institutions financières sont en concurrence, mais pour quémander de l’aide gouvernementale, prise directement dans les poches des chômeurs et des pauvres. L’argent ne tombe tout de même pas du ciel !
À peine moins d’un an après la crise, les banques européenne et leurs dirigeants, comme au Canada et aux États-Unis, ont recommencé à engranger des profits records, à verser aux boss des émoluments orgiaques et à devenir encore plus grosses et plus puissantes, tout cela avec l’aide d’une armée de lobbyistes, souvent d’ex-politiciens, grassement payées.
L’élite financière continue à régner en roi et maître et à prodiguer ses précieux conseils « désintéressés » aux gouvernements afin de mater cette satanée crise qui, elle, n’en finit plus pour le monde ordinaire.
Tout naturellement, au menu économique, on retrouve des mesures d’austérité « pragmatiques » et « pleines de gros bon sens », comme couper dans les services sociaux, l’assurance-emploi, les prestations aux assistés sociaux, les pensions de retraite aux vieux, et l’imposition de tarifs d’utilisation à tous les services publics, sans oublier, bien entendu, de détaxer les dominants.
Nos politiciens, bien dressés et bien élevés, leur rendent la pareille en embauchant à gros prix des banquiers pour les conseiller sur les façons d’atténuer les effets pervers de la crise avec « sagesse » et « clairvoyance ».
Bonne nouvelle, puisque de 2011 à 2013 les banques de la zone euro ont commencé à rembourser leurs emprunts et à racheter les actions de leurs compagnies privées détenues par l’État.
Si les banquiers se portent à merveille, le monde ordinaire paie encore le prix des excès bancaires, dont aucun dirigeant n’a été tenu légalement responsable, encore moins emprisonné.
Pauvreté, chômage, dépressions et suicides, pour les individus qui ont perdu le peu qu’ils avaient, comme le laisse voir les titres de quelques articles récents de journaux : « Un quart de la population européenne est menacée par la pauvreté » (3 janvier 2013) ; « Des milliers d’Européens ont été happés par la pauvreté en 2012 » (27 décembre 2012) ; « L’austérité pénalise les femmes, selon l’OCDE » (17 décembre 2012) et, enfin, « Grèce : une société traumatisée » (19 décembre 2012).
Des personnes vulnérables, victimes de canailles guidées uniquement par la cupidité, pas seulement en Grèce, mais partout en Europe, de l’Irlande à l’Espagne, de la Grande-Bretagne à l’Italie.
Mes amis, arrêtez-vous un instant et méditez sur l’horreur de ces drames vécus par des millions d’individus. Au-delà de la froideur des statistiques économiques se dissimulent des drames humains épouvantables.
Aujourd’hui, quelle surprise !, on apprend que les fameux experts non-élus, embauchés par les gouvernements, se sont trompé dans leurs calculs ! Ils ont tout simplement sous-estimé l’impact dévastateur des mesures d’austérité imposées à la population.
Tous ces économistes, fort en modélisation mathématique, avaient estimé que, pour chaque dollar de compressions des dépenses publiques, il y aurait « seulement » 50¢ de recul de leurs économies.
Dans les faits, les effets négatifs de leurs multiplicateurs budgétaires, très sophistiqués et très flyés, ont plutôt doublé, voire triplé, soit 90¢ à 1,70$.
Y’a rien là, ça pénalise seulement le monde ordinaire !
Bande d’hypocrites. Tous le savaient pertinemment ! L’important était d’aider les institutions financières et les banquiers : « Austérité, l’échec des experts. Les économistes ont sous-évalué l’impact négatif de la rigueur budgétaire » (Le Devoir, 8 janvier 2013).
Voilà la véritable nature mise à nue de ces pseudo-experts au service de la classe dominante.
Ici, au Québec, ces mêmes spécialistes prétendent, avec leur science infuse et leur condescendance notoire, qu’il faut obligatoirement augmenter les droits de scolarité, privatiser la santé, ne pas taxer les minières, privatiser nos services publics et nos instruments collectifs, appliquer le principe de l’utilisateur-payeur. Tout en prenant soin fiscalement de nos « créateurs de richesse » ! Et l’exploitation continue !