Ainsi, les centrales syndicales de la région, des groupes communautaires et des comités de citoyens appuient le gouvernement québécois dans son engagement d’imposer un régime de redevances juste et équitable qui prend en compte les profits, la valeur brute du minerai ainsi que le prix des métaux. En plus d’évoquer la création de fonds régionaux, le conseiller régional de la FTQ, David Maden, est sans équivoque : « C’est une question de principe, l’industrie minière puise nos ressources publiques non renouvelables, cela doit évidemment bénéficier à tous les Québécois et les Québécoises d’aujourd’hui et de demain ». Me Nicole Kirouac du Comité de vigilance de Malartic insiste quant à elle sur l’urgence de mettre en place ces mesures : « Le gouvernement doit assumer rapidement ses engagements si l’on veut bénéficier de l’exploitation effrénée de nos richesses naturelles. Le train passe. La population du Québec a déjà perdu des centaines de millions de dollars en revenu à cause de l’inertie du gouvernement », en se référant aux bras de fer qui se jouent présentement en coulisse à Québec pour empêcher ou retarder la modification du régime des redevances.
Les organisations réunies ce matin demandent au gouvernement, et plus particulièrement aux trois députés péquistes de la région, de respecter la volonté populaire en se positionnant rapidement et en agissant en faveur d’une hausse effective des redevances. Yvan Dallaire du Syndicat de l’enseignement de l’Ungava et l’Abitibi-Témiscamingue (SEUAT) rappelle « qu’il ne faudra cependant pas que le gouvernement du Parti Québécois applique la politique du panier percé en permettant aux compagnies de se soustraire à leur responsabilité par des évitements et des allègements fiscaux, comme ce fut le cas par le passé. Nous allons veiller à ce que la hausse des redevances en soit vraiment une et qu’elle permette réellement d’augmenter les revenus de l’État ». Danik Laporte du Regroupement d’éducation populaire indique pour sa part « que l’État effectue des coupures dans nos services publics en prétendant que la caisse est vide. Donnons-nous vite les moyens de préserver l’état social avec, entre autres, une hausse des redevances minières ».
En réaction aux menaces de fermeture faites pas l’industrie, Jacques Saucier, du Comité de vigilance de Malartic, est catégorique : « À Malartic, ou il y a eu six mines d’or en exploitation, et ailleurs en Abitibi, ce ne sont pas les redevances qui ont fermé les mines, mais bien la chute du prix des métaux ».
Le Conseil régional FTQ Abitibi-Témiscamingue−Nord-du-Québec, le Conseil central CSN Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec, le Syndicat de l’enseignement de l’Ungava et l’Abitibi-Témiscamingue (SEUAT), le Comité de vigilance de Malartic et le Regroupement d’éducation populaire de l’Abitibi-Témiscamingue sont des organisations démocratiques contrôlées par leurs membres et représentent près de 30 000 personnes.