Lors d’une rencontre tenue la semaine dernière avec la ministre, les Premières Nations avaient pourtant clairement exprimé la nécessité d’une consultation en bonne et due forme afin de s’assurer que leurs droits soient pleinement pris en compte dans l’élaboration du nouveau régime forestier. Malgré cette rencontre qui se voulait constructive, la ministre a rejeté cette demande, faisant fi des obligations du gouvernement en matière de consultation et de respect des droits et titres aborigènes des Premières Nations.
Pour Lucien Wabanonik, Chef du Conseil de la Nation Anishnabe du Lac Simon, le message est clair : « la ministre doit reporter le dépôt de son projet de Loi tant et aussi longtemps qu’elle n’aura pas consulté convenablement nos Premières Nations. L’absence de consultation est une atteinte grave à nos droits fondamentaux. Le gouvernement ne peut pas légiférer unilatéralement sur nos territoires sans notre consentement. Nous ne resterons pas les bras croisés face à cette injustice ».
Une réforme du régime forestier sans le consentement des Premières Nations entrainera inévitablement des conséquences politiques et juridiques majeures, bouleversant ainsi un secteur crucial pour l’économie du Québec et des régions. Les récentes décisions de la Cour supérieure du Québec, notamment sur la protection du caribou et le développement minier en territoire autochtone, ont rappelé avec force l’importance du respect des droits des Premières Nations par les gouvernements.
« Le gouvernement du Québec persiste à ignorer nos droits, mais les tribunaux lui rappellent régulièrement ses obligations. Il est temps que la ministre Blanchette-Vézina prenne acte de ces décisions et assume ses responsabilités constitutionnelles faces aux Premières Nations », a déclaré Ghislain Picard, Chef de l’APNQL.
Une réforme du régime forestier qui consisterait à donner à l’industrie 30% de la forêt publique pour éliminer les contraintes à l’industrie en faisant fi des droits des Premières Nations, en éliminant la concertation sur ces territoires et en réduisant les contraintes environnementales, comme cela semble envisagé, est totalement inacceptable
Des changements aussi majeurs ne pouvant qu’entraîner une dégradation irréversible des écosystèmes doivent absolument être soumis au débat public.
L’APNQL et les Chefs reconnaissent qu’il y a une diversité d’opinion et d’intérêt au sein des Premières Nations qui sont les gardiens de leurs territoires ancestraux. La consultation préalable au dépôt d’un projet de loi est absolument nécessaire pour arriver au plus grand consensus possible. C’est dans cette perspective que les Premières Nations continueront à utiliser tous les moyens à leur disposition pour faire respecter leurs droits et assurer que toute législation ayant un impact sur leurs territoires soit développée en partenariat avec elles.
Un message, un commentaire ?