Depuis l’automne dernier, les effets des mesures d’austérité prises par le gouvernement Legault se font sentir dans les services à la population. La liste est longue, constatent les groupes sociaux réunis au sein de la Coalition Main rouge. En éducation, le gouvernement a imposé des limites aux seuils d’investissements des réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur. À la fin du mois d’octobre, la CAQ annonçait un gel des embauches dans les services publics pour le « travail administratif », faisant fi du fait qu’un hôpital, une école ou un cégep est un ensemble où chacune des parties joue un rôle important. Les annonces de fermetures de classes de francisation se sont aussi succédé. Les soins à domicile pour les personnes en situation de handicap sont aussi affectés et un programme d’adaptation de domicile a été suspendu, faute de budget. Près de 1,5 G$ de dollars doivent être coupés dans le système de santé, ce qui affectera directement les services à la population. Les services de garde éducatifs subventionnés à l’enfance sont eux aussi mal financés. Les services directs à la population ne suffisent pas à la demande, par exemple au niveau de l’accès à la justice, notamment au Tribunal administratif du logement. De leur côté, les programmes sociaux, comme ceux d’aide sociale et de logement social ou encore de lutte à l’itinérance, sont insuffisants et souffrent d’un manque de vision à long terme. Les groupes d’action communautaire autonome, qui sont trop souvent le dernier rempart des citoyens et citoyennes, sont lourdement sous-financés.
Selon la Coalition Main rouge, la situation est déjà dramatique, avant-même le dépôt d’un budget qui pourrait limiter encore les dépenses de programmes. Le très mauvais état du filet social québécois risque de se faire durement sentir avec les pertes d’emploi et la détérioration de la situation économique qui s’annoncent en raison de la crise tarifaire, rappellent les groupes sociaux. Ils demandent au premier ministre de prendre de toute urgence les moyens pour le renforcer. Ils rappellent que compter davantage sur le privé détourne de façon permanente des fonds publics tout en écartant trop souvent les personnes les plus vulnérables.
Les politiques fiscales mises en place au Québec au cours des dernières décennies ont affaibli le filet social, à un point tel que c’est la cohésion sociale qui est aujourd’hui menacée, rappelle la Coalition. Elle réclame un changement de cap afin que la fiscalité serve à répondre aux besoins de la population et à la mise en œuvre des droits sociaux, économiques et culturels que sont la santé, l’éducation, le logement, le revenu décent, l’alimentation. Alors que le budget 2025-2026 doit être le point culminant de la révision des dépenses fiscales annoncée dans le précédent budget, la Coalition Main rouge espère que les dépenses fiscales qui bénéficient d’abord aux plus riches et aux grandes entreprises soient abolies et que de nouvelles mesures fiscales progressives soient mises en place. Par exemple, l’instauration d’une taxe sur le patrimoine du 1% des plus riches pourrait rapporter à elle seule 6 milliards $ par année. La Coalition demande également à Québec d’imposer davantage les gains en capital, comme Québec avait prévu le faire avant de reculer, de rétablir la taxe sur le capital des banques et d’augmenter le nombre de paliers d’imposition afin de faire contribuer davantage les contribuables à très hauts revenus.
Un message, un commentaire ?