« Tout le monde est témoin de l’augmentation fulgurante des besoins sociaux et les investissements ne suivent pas la cadence. Pourtant le gouvernement continue de compter sur l’appui indéfectible du communautaire pour combler les lacunes du public et venir en aide à la population. Nous arrivons au point de rupture », déplore Tristan Ouimet Savard, responsable de la mobilisation et de l’éducation populaire du RQ-ACA.
L’action communautaire autonome (ACA) joue pourtant un rôle essentiel dans le développement social. Nés des besoins concrets des communautés de partout à travers le Québec, les organismes adoptent une approche double : ils répondent aux besoins immédiats tout en travaillant sur les causes des problèmes sociaux.
Les réponses du gouvernement demeurent timides face aux immenses défis de fonctionnement auxquels les organismes sont confrontés au quotidien, et aux conditions de travail précaires des travailleurs et travailleuses.
Rappelons qu’il existe encore un écart salarial de plus du tiers (37 à 42 %) avec le salaire moyen au Québec, et cet écart ne cesse d’ailleurs d’augmenter ! Le taux de roulement est aussi très élevé (35 % vs 9,1 % de moyenne québécoise) et l’épuisement est un véritable fléau au sein des équipes de travail.
« Le nerf de la guerre est toujours le financement à la mission, qui ne couvre en moyenne que 37 % des frais totaux d’un organisme et laisse les équipes œuvrer dans des conditions souvent ingrates. Cela crée une dépendance excessive au financement par projets et par ententes de services, qui détournent les organismes de leur mission d’aide à la population et de transformation sociale. Et ce, sans compter la lourdeur administrative et la gestion additionnelle imposées à un personnel déjà à bout de souffle », affirme Mme Toupin.
Les principales recommandations du RQ-ACA
– Investir globalement 2,6 G$ supplémentaires, estimés sur la base d’un seuil plancher de financement pour sept employées à temps plein estimé à 805 726 $ par organisme.
– Instaurer une indexation basée sur l’Indice des coûts de fonctionnement du communautaire (ICFC), qui est beaucoup plus réaliste.
– Augmenter le ratio de financement à la mission à 80-100 %.
– Adopter une loi en action communautaire autonome pour protéger l’autonomie des organismes d’ACA et pour consolider l’engagement gouvernemental.
L’inestimable contribution de l’ACA à notre société
Rappelons que, depuis les années 1960, le mouvement communautaire a contribué à de nombreuses avancées sociales majeures au Québec, notamment dans les domaines de la santé (CLSC), de l’éducation (CPE), des droits LGBTQIA2+, du logement social, des droits des femmes et de la protection des consommateurs, de l’environnement, etc. Ces réalisations témoignent de l’impact considérable de ces organismes sur l’évolution de la société québécoise.
Le mémoire du RQ-ACA est disponible ici.
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