En résumé, nous avons tenté de répondre aux questions suivantes : quelle est la compréhension (définition) des membres de la FFQ de l’intersectionnalité des oppressions ?Quelles sont leurs craintes et leurs réserves en regard du concept lui-même et en regard de son applicabilité dans leur contexte particulier ? Croient-elles dans les promesses de plus grande justice sociale de cette approche ?En combinant une méthode quantitative et qualitative, cette recherche reflèteles connaissances et les perceptionsde la mise en pratique de l’approche intersectionnelle recueillies auprès de 121membres de la FFQ, dont 82 membres individuelles et 36 membres associatives (3 membres n’ayant pas précisé leur type d’affiliation). De plus, deux entretiens collectifs regroupant 14 femmes ont permis de recueillir des impressions et des explications plus développées.
Quelques faits saillants qui ressortent de cette recherche
Connaissance de l’approche intersectionelle
La plupart des membres de la FFQ (78,5 %) disent avoir une moyenne, bonne ou très bonne compréhension de ce que signifie l’approche intersectionnelle. Cette donnée a été confirmée dans les définitions que les répondantes ont fournies dans le questionnaire ainsi que par les entretiens collectifs.
Ce qui reste à clarifier de l’approche intersectionnelle (analyse qualitative)
Le tiers (33 %)des membres ont mentionné que la mise en pratique de cette approche restait ambiguë.
Cependant, lorsque l’on a demandé aux membres associatives de qualifier leurs difficultés avec l’approche de l’intersection des oppressions, plus des trois quarts (85 %) de ces dernières ont nommé la difficulté à traduire leurs savoirs théoriques dans la praxis quotidienne comme étant source de problème.
Attitudes vis-à-vis l’approche intersectionnelle
Les membres de la FFQ ayant répondu au sondage démontrent une attitude clairement favorable envers l’approche de l’intersection des oppressions.
90 % considèrent que l’approche intersectionnelle enrichit le mouvement féministe.
83 % considèrent que cette approche est nécessaire au mouvement des femmes pour restituer le dialogue entre les femmes.
74 % sont en désaccord ou fortement en désaccord qu’en utilisant l’analyse intersectionnelle, le mouvement féministe s’éloigne de sa mission.
76 % sont fortement en accord avec l’idée que les divers systèmes d’oppression interagissent entre eux.
Près de la moitié des membres disent déjà utiliser l’approche de l’intersection des oppressions dans leur travail (46 %) ou leur militantisme (51 %).
Une petite minorité (6 à 12 %, en fonction des questions) démontre une attitude négative par rapport à l’approche de l’intersection des oppressions et s’oppose à son utilisation par la FFQ.
Perceptions vis-à-vis des différents systèmes d’oppressions
Les répondantes étaient presque unanimes à considérer que le patriarcat, le racisme, le classisme et le colonialisme envers les peuples autochtones sont des structures très présentes dans notre société et qui créent des injustices importantes chez les femmes.
Consulter l’étude : http://www.ffq.qc.ca/wp-content/uploads/2015/03/Microsoft-Word-RapportFFQ-SAC-Final.pdf