Édition du 17 décembre 2024

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États-Unis

États-Unis, 2023 : un panorama

Deux ans après la tentative d’« insurrection » de Donald Trump et après les élections de mi-mandat de novembre 2022, l’état général de la politique aux États-Unis est décrit par Kim Moody comme « coincé dans la boue, coulant vers la droite (1) ». L’autrice se concentre ici sur les événements récents qui contribuent à illustrer cette tendance  : la brutalité policière meurtrière, notre épidémie de violence armée, le droit à l’avortement et une reprise significative, bien que limitée, de l’énergie ouvrière de base.

Revue L’Anticapitaliste n°143 (février 2023)

Par Dianne Feeley

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Manifestation pour le droit à porter des armes. © Wikimedia Commons.

Le 7 janvier 2023, à Memphis, dans le Tennessee, Tyre Nichols, un Afro-Américain de 29 ans, skateur et photographe passionné qui travaillait chez Fed Ex, a été sauvagement battu et assassiné par cinq policiers. On le compare à Rodney King, battu en 1991 par quatre policiers de Los Angeles.

Violences policières systémiques

Les cinq policiers noirs faisaient partie de l’unité d’élite Scorpion, composée de 40 policiers, créée en 2021 pour patrouiller de manière agressive dans les quartiers à forte criminalité de la ville. Elle a été depuis démantelée à la hâte.

Lorsque quatre vidéos de la rencontre entre la police et Nichols — des caméras corporelles de la police et une vue à vol d’oiseau à partir d’une vidéo stationnaire — ont été rendues publiques le 27 janvier, celleux qui ont eu le courage de regarder ces vidéos d’une heure ont pu assister à un long passage à tabac, entendre les supplications de Nichols et voir les cinq officiers alternativement se plaindre et se vanter de leur travail.

Même lorsque Tyre Nichols est appuyé sur une voiture de patrouille, inconscient, et que deux intervenants médicaux arrivent, ils ne lui portent pas secours. Une ambulance n’arrive que 24 minutes plus tard, alors que le groupe tourne en rond.

Les cinq policiers ont été licenciés puis inculpés  ; un sixième policier a été placé en congé administratif et les intervenants font l’objet d’une enquête. Le chef de la police a annoncé le démantèlement de l’unité Scorpion, et les responsables de la ville ont qualifié le passage à tabac de crime contre l’humanité.

Alors qu’environ 25 millions de personnes dans le monde ont manifesté après le meurtre de George Floyd en 2020 à Minneapolis, dans le Minnesota, pour demander la fin des violences policières, celles-ci se poursuivent. En fait, les crédits fédéraux n’ont fait qu’engraisser les budgets de la police. L’unité Scorpion de Memphis avait été mise en place après la mort de Floyd.

Si les autorités fédérales ne suivent pas et ne signalent pas les violences policières, des sites Internet comme Mapping Police Violence et des journaux nationaux, comme le Washingon Post, le font. En 2022, la police a assassiné 1 176 personnes, dont un nombre disproportionné de personnes racisées.

Dans le cas de Tyre Nichols, les cinq policiers qui ont crié, maudit, battu et laissé mourir étaient des hommes afro-américains d’environ le même âge. De nombreux habitants de Memphis, ville à majorité noire, ont exprimé leur horreur et leur tristesse à l’idée que des hommes de la même communauté puissent être aussi agressifs et sans cœur.

Mais les disparités raciales ne sont pas liées à la couleur de peau des agents, mais à celle de la victime. Même lorsque les agents reçoivent une formation de sensibilisation ou que les forces de police sont composées majoritairement de personnes racisées, la dynamique du profilage racial demeure. Lors des rencontres avec la police, les hommes afro-américains ont trois fois plus de risques d’être tués que les hommes blancs. Les Afro-Américains identifiés comme des filles et des femmes souffrent également de manière disproportionnée par rapport aux femmes blanches. Le taux d’homicides est le même pour les Latinos et les autochtones.

La police procède à des centaines de milliers de contrôles routiers chaque année. Ils arrêtent les conducteurs pour un feu arrière cassé, un feu rouge grillé, un permis suspendu, une conduite dangereuse, ou des vitres teintées. Les formateurs et les manuels d’instruction soulignent que ces opérations sont plus dangereuses pour la police que presque toutes les autres.

Après avoir absorbé cette formation, les policiers s’empressent d’affirmer leur contrôle lors de ces actions. Près de 10% des rencontres avec des policiers qui entrainent un décès commencent lorsque le conducteur est arrêté pour une infraction au code de la route, comme dans le cas de Tyre Nichols. Les conducteurs noirs sont visés de manière disproportionnée  ; les chiffres montrent qu’au moins un conducteur afro-américain est tué quelque part dans le pays chaque semaine.

Chaque fois que la police se retrouve face à des civils, il y a un risque d’agressivité policière. Il est bien connu que les parents noirs demandent à leurs enfants, s’ils sont arrêtés, d’obéir aux instructions de la police. La justification des policiers pour avoir tiré, battu, aspergé de gaz poivré ou étouffé un civil est qu’ils craignaient pour sa vie.

D’autres situations de face-à-face — lorsque la police intervient dans le cadre de disputes domestiques ou lorsqu’une personne souffre de troubles mentaux — sont également susceptibles de dégénérer à mesure que les agents affirment leur pouvoir. Qu’une personne souffrant de troubles mentaux ait ou non un couteau de poche ou une arme à feu, elle a 16 fois plus de chances de mourir.

Un choix politique

Bien que les registres indiquent que seul un tiers de toutes les interactions avec la police concerne des « crimes » graves, les politiciens décrivent le travail de la police comme consistant à maintenir les criminels hors des rues. Il n’est pas surprenant que, lorsque le Congrès a adopté le plan de sauvetage américain en mars 2021 pour aider les programmes des États et des collectivités locales pendant la pandémie, au moins 10 milliards de dollars aient été alloués aux « programmes de sécurité publique. » Bien qu’il soit difficile d’évaluer les divers programmes de « prévention », au moins un milliard de dollars a été consacré à l’embauche et au maintien en poste de policiers.

À la mi-mai 2022, le président Biden a exhorté les États et les villes à utiliser tous les fonds non dépensés du plan d’aide Covid de 1 900 milliards de dollars de l’année précédente pour financer des programmes de prévention de la criminalité et l’embauche de policiers supplémentaires. Cela devait être fait rapidement car les taux de criminalité sont censés augmenter pendant l’été.

Il est vrai que les services de police ont été contraints d’acheter et de déployer des caméras corporelles, ce qui a permis de briser la loi du silence qui existait autrefois lorsque des meurtres étaient commis par la police. De nos jours, la police et les administrations municipales sont plus souvent contraintes de publier les vidéos.

Lorsque Laquan McDonald, 17 ans, a été mortellement abattu de 16 balles par un officier de Chicago en octobre 2014, le service de police a déclaré qu’il avait un comportement erratique, qu’il avait refusé de poser un couteau et qu’il s’était jeté sur la police. Sa mort était donc « justifiable ». Mais la famille et les manifestants ont continué à exiger de voir une vidéo de l’incident. Lorsqu’un tribunal a ordonné qu’elle soit montrée, la vidéo a révélé que McDonald s’éloignait lorsqu’il a été abattu.

La ville avait déjà discrètement versé 5 millions de dollars de compensation à la famille McDonald, et l’administration municipale du maire Rahm Emanuel a tenté de supprimer la vidéo. L’enquête ultérieure du ministère américain de la justice a révélé que la police de Chicago avait une culture de « violence excessive », en particulier à l’encontre des suspects noirs et « bruns ».

Bien entendu, la police de Chicago n’est qu’une des 17 985 agences de police étatsuniennes. La balkanisation des forces de police rend difficile l’élaboration d’une réponse coordonnée de la police locale, des shérifs de comté, de l’État et des agences fédérales.

Le budget de la police locale représente environ un tiers du budget total des municipalités. Non seulement les policiers sont lourdement armés et entraînés, mais ils sont équipés des derniers outils de surveillance, notamment des caméras embarquées, de la technologie de reconnaissance faciale et du ShotSpotter, un capteur qui détecte un son semblable à celui d’un coup de feu, identifie la zone exacte et avertit la police. Selon la publicité, le ShotSpotter permet de réduire de 27% le nombre de décès.

L’épidémie de fusillades de masse

L’année dernière, les États-Unis ont connu 647 fusillades de masse – c’est-à-dire des cas dans lesquels quatre personnes ou plus ont été blessées ou tuées. Cela a entraîné 14 000 décès, la plupart perpétrés par des hommes isolés de leur famille, de leurs amis, de leurs collègues de travail. Certains tireurs se tuent dans la foulée. Leurs actions sont qualifiées d’actes de désespoir. En janvier 2023, les fusillades de masse ont atteint une moyenne de plus d’une et demie par jour.

La plus grande tuerie de masse en 2022 a eu lieu dans une école à Uvalde, au Texas, où 19 enfants et deux enseignants sont morts. Les fabricants d’armes affirment que « les armes ne tuent pas les gens » et qu’il n’y a donc pas besoin de réglementation. Les politiciens aiment s’abriter derrière le deuxième amendement de la Constitution fédérale pour revendiquer le droit de porter des armes — bien que cet amendement au libellé obscur fasse référence à « une milice bien réglée », et non à des individus.

En conséquence, il est plus facile dans la plupart des États d’obtenir une arme que de s’inscrire sur les listes électorales. Si l’on ajoute les personnes qui sont assassinées ou se suicident en utilisant une arme à feu, le total croissant atteint presque 50 000. Un tiers de la population étatsunienne possède au moins une arme à feu, dont beaucoup sont achetées pour la protection personnelle. Après chaque fusillade dans une école, on discute du fait que les écoles devraient avoir une présence policière et des enseignants armés.

La combinaison d’une population armée pour se protéger et d’une force de police militarisée explique en grande partie les formes violentes que prend une société sous tension. Voici comment Bernie Sanders décrit le stress auquel 63 % des travailleurs américains, qui vivent de salaire en salaire, sont confrontés  : « Chaque jour, vous vivez un stress incroyable — vous avez une peur bleue que si votre voiture tombe en panne, que votre enfant tombe malade, que votre propriétaire augmente le loyer, que vous divorciez ou que vous vous sépariez, que vous tombiez enceinte, que pour une raison ou une autre vous perdiez votre emploi, vous vous retrouviez au milieu d’une catastrophe financière. »

Remarquez à quel point l’individu est seul et craintif  ! Il n’y a pas de collectif dans ce qui est un monde d’inégalités vastes et croissantes. Un demi-million de personnes font faillite chaque année à cause d’une dette d’origine médicale. Les États-Unis sont le seul pays industrialisé riche à ne pas avoir de système de santé public.

Santé et droits reproductifs

Le système de santé privatisé est un facteur majeur expliquant pourquoi les États-Unis ont des taux élevés de mortalité pré et post-maternelle ainsi qu’une mortalité infantile élevée. Là encore, les inégalités sont importantes, avec des disparités dans l’accès aux soins ainsi que dans leur qualité.

Les femmes et les enfants noirs et amérindiens sont trois à quatre fois plus susceptibles de mourir que leurs homologues blancs. Les experts des centres de contrôle et de prévention des maladies indiquent qu’au moins 80 % de ces décès pourraient être évités. Pour modifier cette situation, il faudrait aussi vaincre l’insécurité alimentaire et permettre l’accès à un logement abordable.

Le plus troublant est que si les taux de mortalité maternelle ont augmenté pendant la pandémie, le Covid-19 n’est pas la cause des décès mais seulement un facteur contributif. Mais étant donné la décision de la Cour suprême des États-Unis dans l’affaire Dobbs contre Jackson Women’s Health Organization, qui annule la protection fédérale du droit à l’avortement, la restriction de l’accès à la contraception et à l’avortement dans la plupart des États du Sud et du Midwest va aggraver la situation.

Dans le même temps, les manifestations dans les rues et les votes en faveur de référendums qui affirment ou ajoutent la liberté reproductive aux Constitutions des États ont été constants, que les États soient considérés comme des bastions républicains ou démocrates.

Dans le Michigan, où le succès de notre référendum sur les droits reproductifs a ouvert une discussion sur le large éventail de services nécessaires à l’autonomie corporelle, notre action consiste maintenant à garantir non seulement un droit légal, mais aussi l’accès. Cela signifie qu’il faut donner aux patientEs des informations précises, supprimer les exigences inutiles, offrir des congés parentaux financés par l’État, etc.

En outre, bien que les États n’aient pas réussi à ajouter un amendement sur l’égalité des droits à la Constitution étatsunienne entre 1970 et 1990, de nombreuses Constitutions d’État contiennent des dispositions sur l’égalité des droits, le droit à la vie privée et le droit à un traitement équitable. Un certain nombre d’actions judiciaires contestent actuellement les interdictions législatives de l’avortement en s’appuyant sur ces dispositions. Sur la base de la disposition relative à la vie privée, la Cour suprême de Caroline du Sud a annulé l’interdiction de l’avortement après six semaines de grossesse imposée par la législature.

Avec la reprise de la session du Congrès — et de la plupart des législatures des États — une série de lois seront présentées, et certaines seront adoptées. Bien que seule une minorité soit opposée à l’éducation sexuelle, à la contraception et à l’avortement, il s’agit d’une minorité farouchement mobilisée dont les politiciens de droite considèrent qu’elle constitue un bloc inébranlable d’électeurs.

Les questions culturelles se transformant en questions politiques, l’administration Biden se retrouve coincée par une Chambre des représentants sous le contrôle de l’extrême droite, ne serait-ce que par une poignée de voix.

Kevin McCarthy a accepté de rogner la plupart de ses pouvoirs pour devenir président de la Chambre. Il a confié des missions importantes à l’aile la plus complotiste du Parti républicain — à commencer par James Comer, président de la commission de la Chambre sur le contrôle et la responsabilité et membre de la commission de la Chambre sur l’éducation et le travail  ; Marjorie Taylor Greene, membre de la commission de la Chambre sur le contrôle et la responsabilité et de la commission de la Chambre sur la sécurité intérieure  ; Paul Gosar, membre de la commission de la Chambre sur les ressources naturelles et de la commission de la Chambre sur le contrôle et la responsabilité  ; et Lauren Boebert, membre de la commission de la Chambre sur le contrôle et la responsabilité et de la commission sur les ressources naturelles.

Ce groupe de Républicains d’extrême droite n’est pas tant intéressé par l’adoption de lois que par enquêter sur le président Biden et son fils Hunter et par l’obtention de concessions de la part des démocrates afin de faire avancer leur programme trumpiste.

Le travail en mouvement

Les événements potentiels les plus importants de 2023 ne sont pas d’ordre législatif, mais le prochain contrat collectif des Teamsters (IBT) chez UPS à la fin du mois de juillet et les contrats des Big Three du syndicat United Autoworkers Union (UAW) à la mi-septembre. Dans les deux syndicats, les représentants de la base ont réalisé d’importantes percées et se préparent à la grève en exigeant la fin des disparités de salaires et d’avantages sociaux ainsi que de meilleures conditions de travail.

Ils ont également devant eux l’exemple de la lutte des cheminots pour la sécurité du travail et le droit à des jours de maladie payés. Dans ce cas, l’administration Biden, tout en disant admettre la justesse de leurs revendications, a néanmoins imposé un contrat qui n’abordait pas ces questions. Conscients de la trahison de l’administration, mais comme leurs syndicats ne sont pas soumis à la loi sur le travail dans les chemins de fer qui permet à l’administration d’imposer un contrat, des regroupements au sein des Teamsters (Teamsters for a Democratic Union, TDU) et de l’UAW (Unite All Workers for Democracy, UAWD) ont pu élire des dirigeants qui s’engagent à s’opposer aux concessions que les entreprises exigeront.

Compte tenu de la restructuration en cours dans leurs industries et de la récession, les travailleurs et même des cadres supérieurs sont énervés par l’attitude des entreprises qui s’attendent avec arrogance à ce que le fait de dépenser un peu d’argent leur garantisse de gagner ce tour de négociations.

La campagne du second tour pour élire le président de l’UAW est en cours, le dépouillement des bulletins de vote commençant le 1er mars. Le regroupement de la direction sortante a été secoué par le fait qu’une douzaine de permanents, tous membres du regroupement, ont plaidé coupable face à l’accusation d’avoir volé les membres ou d’avoir accepté des pots-de-vin des entreprises. La direction sortante est également en position de devoir défendre les concessions des contrats des 40 dernières années.

Le candidat du regroupement de la direction, Ray Curry, a été choisi par le conseil exécutif pour être président par intérim lorsque le candidat sortant, Gary Jones, a plaidé coupable. Curry affirme avoir fait le ménage et être prêt à négocier un contrat impressionnant. Il serait le premier président afro-américain élu de l’UAW (Rory Gamble a déjà assuré l’intérim).

Son adversaire, Shawn Fain, est un électricien qualifié qui a occupé des fonctions locales et est actuellement un représentant international qui s’est opposé à la mise en œuvre du système de salaire à deux niveaux lorsqu’il a été introduit dans l’accord national de Chrysler en 2007. Fain s’est engagé à travailler avec les membres pour préparer le nouveau contrat, en insistant sur la nécessité de construire un syndicat plus démocratique.

Au premier tour de l’élection de l’UAW, la liste soutenue par l’UAWD (regroupement oppositionnel) a remporté cinq des 14 sièges principaux. Elle a notamment élu Margaret Mock, la première femme afro-américaine à devenir secrétaire-trésorière du syndicat. Au second tour, l’UAWD soutient à la fois Fain et un candidat au poste de directeur régional. Si les deux gagnent, le regroupement, qui est au pouvoir depuis 1948 sous la direction de Walter Reuther et de ses présidents successifs, aura perdu son emprise sur la direction.

Les négociations contractuelles se poursuivront sur une voie plus militante. Même si cela ne se produit pas, les membres ont la possibilité de construire un syndicat plus démocratique.

Les bulletins de vote ont été envoyés à tous les membres de l’UAW, y compris les retraitéEs, et commencent à être renvoyés à un organisme chargée de les compter. Contrairement au premier tour, où la direction sortante a tenté d’ignorer l’élection et de ne s’adresser qu’aux personnes en qui elle avait « confiance », cette fois-ci elle constate que les candidatEs soutenus par l’UAWD et porteurs d’un message militant ont trouvé un écho et elle tente donc d’atteindre une plus grande partie des membres et de déformer le bilan de Fain.

La convention de l’UAW pour préparer les négociations aura lieu à la fin du mois de mars. C’est à ce moment-là que les dirigeants doivent faire le point avec les délégués sur les revendications contractuelles et la préparation. Quant aux Teamsters, qui ont élu une liste réformiste l’année dernière, ils travaillent déjà à la préparation de la grève.

Ces deux syndicats, avec des traditions militantes, une nouvelle direction et des regroupements déterminés à affronter l’élite des entreprises, offrent la possibilité de renverser le désespoir et la peur qui caractérisent la vie américaine.

1. Kim Moody, « 2022 Midterm Elections : Stuck in the Mud, Sinking to the Right », en ligne sur https://solidarity-us.or…

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