Tiré de NPA 29
À l’élection présidentielle de 2012, elle soutient le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, car « il reprend une parole, communiste mais pas seulement, qu’on n’entendait plus15. »
Le 30 novembre 2015, elle est parmi les signataires de l’Appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l’état d’urgence »16,17.
Le 26 mai 2016, elle fait partie des signataires d’une tribune contre la tentative du gouvernement de discréditer le mouvement contre la loi El Khomri par des poursuites judiciaires18.
Le 19 juin 2017, à la suite de la publication d’une analyse de Jean Birnbaum dans laquelle il « rapporte des propos tenus ici ou là sur les Indigènes de la République et, au-delà, sur l’antiracisme décolonial et politique », elle cosigne, dans Le Monde, une tribune de soutien à Houria Bouteldja — porte-parole du mouvement et auteur de Les Blancs, les juifs et nous (2016) —, affirmant notamment qu’elle est « la cible privilégiée des accusations les plus insensées, qui sont autant de calomnies : racisme, antisémitisme, homophobie…19 » La pétition déclenche à son tour quelques réactions20,21, Jack Dion de Marianne décrivant le texte comme étant « ahurissant d’allégeance à une dame qui a exposé son racisme au vu et au su de tous22 ».
En mai 2018, Annie Ernaux est signataire d’une pétition en collaboration avec des personnalités issues du monde de la culture pour boycotter la saison culturelle croisée France-Israël, qui selon l’objet de la pétition sert de « vitrine » à l’État d’Israël au détriment du peuple palestinien23.
En décembre 2018, elle cosigne une tribune dans Libération en soutien au mouvement des Gilets jaunes24. Toujours dans Libération, elle cosigne le 19 mai 2019, parmi 1 400 personnalités du monde de la culture, la tribune « Nous ne sommes pas dupes ! » pour soutenir le mouvement des Gilets jaunes et affirmant « … les gilets jaunes, c’est nous ».
En 2019, elle cosigne dans Mediapart un appel au boycott du Concours Eurovision de la chanson 2019 à Tel Aviv.
Le 30 mars 2020, elle adresse une lettre ouverte à Emmanuel Macron, lue par Augustin Trapenard, dans l’émission Boomerang sur France Inter, pour dénoncer sa politique : « Depuis que vous dirigez la France, vous êtes resté sourd aux cris d’alarme du monde de la santé et ce qu’on pouvait lire sur la banderole d’une manif en novembre dernier – « L’état compte ses sous, on comptera les morts » – résonne tragiquement aujourd’hui2. »
En décembre 2021, elle rejoint le parlement de l’Union populaire rassemblant des personnalités du monde associatif, syndical et intellectuel derrière la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 202229.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Annie_Ernaux
Nobel de littérature : au fait, qui est Annie Ernaux ?
La Française Annie Ernaux a reçu jeudi le prix Nobel de littérature. Qui est-elle ?
La Française Annie Ernaux a décroché jeudi le Nobel de littérature . Une demi-surprise tant son nom revenait avec insistance depuis trois ans et le phénomène MeToo. D’aucuns la considèrent comme celle qui maîtrise le mieux l’autofiction, qui mélange l’autobiographie à la fiction.
Un genre littéraire très en vogue aujourd’hui mais qu’Annie Ernaux explore depuis maintenant cinquante ans. Elle est née en Normandie dans un milieu social très modeste. Devenue professeure de français, elle travaille dans un lycée, puis en collège et enfin pour le Centre national d’enseignement à distance (Cned). Considérant que la langue de Molière se suffit à elle-même, elle a toujours cultivé et enseigné un style d’écriture neutre, « objectif », « qui ne valorise ni ne dévalorise les faits racontés », selon ses mots.
C’est en 1974 qu’elle publie son premier roman, un récit autobiographique intitulé Les Armoires vides. Elle y raconte l’attente avant l’avortement qu’elle a subi en 1964. Le livre sort alors que s’amorce le débat sur la loi Veil et l’écrivaine est aussitôt propulsée au rang d’icône féministe par les défenseurs de l’IVG
Une œuvre romanesque complexe et engagée
Annie Ernaux se lance alors dans une œuvre romanesque particulière, marquée par une démarche sociologique. Elle opte pour l’autofiction pour tenter de « retrouver la mémoire de la mémoire collective dans une mémoire individuelle ». Au fil d’une vingtaine de romans, elle a décrit l’évolution de la vie des femmes à travers son expérience de femme. En résulte une œuvre complexe et engagée.
Dans La Place, prix Renaudot 1984, elle décrit par exemple la mort de son père et le poids de l’héritage. Passion simple (1992) traite de l’adultère quand L’Événement (2000) – dont l’adaptation en film a reçu le Lion d’or à Venise en 2021 – revient sur le traumatisme de l’avortement. Les Années (2008) met en parallèle les souvenirs de sa vie avec l’histoire de l’art contemporain.
6 octobre 2022 Gaël Vaillant
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