« Il est absolument inacceptable que le groupe de travail ait considéré les "conflits de travail" comme des événements nécessitant des stratégies d’atténuation des risques, au même titre que les événements liés au climat, a fait savoir Lana Payne, présidente nationale d’Unifor, dans une lettre ouverte au ministre des Transports Omar Alghabra. Limiter le pouvoir des travailleuses et travailleurs en restreignant leur droit de grève contribuerait à l’érosion de la qualité des emplois, déstabilisant encore davantage la chaîne d’approvisionnement des transports, tout le contraire de ce que le groupe de travail a été créé pour accomplir. »
Au nom des quelque 50 000 membres d’Unifor qui travaillent dans l’industrie canadienne du transport, Lana Payne fait part des vives préoccupations du syndicat dans sa lettre ouverte au ministre Alghabra concernant la recommandation du groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement dans son rapport final.
« […] la menace seule d’une grève ou de lock-out peut avoir des impacts négatifs sur le fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement des transports et entacher la réputation du Canada comme destination de choix pour faire des affaires. Le ministre du Travail doit convoquer un conseil d’experts de toute urgence en vue d’élaborer un nouveau paradigme de relations de travail collaboratif qui permettrait de réduire le potentiel de lock-out, de grèves et de menaces de grèves qui mettent à risque le fonctionnement ou la fluidité de la chaîne d’approvisionnement nationale des transports. » - Rapport final du groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement, 2022
« Il est inconcevable qu’une telle recommandation soit formulée par un groupe de travail nommé par le gouvernement dans une nation développée, pluraliste et démocratique progressiste comme le Canada, a écrit Lana Payne. Le recrutement d’une main-d’œuvre stable, sûre et qualifiée doit figurer en tête des priorités de quiconque cherche à consolider les chaînes d’approvisionnement. Malheureusement, la qualité des emplois ne fait clairement pas partie de la liste des mesures à prendre énoncées dans le rapport final du groupe de travail. »
Unifor a souligné que des décennies de déréglementation de l’industrie combinées à d’autres efforts antisyndicaux, comme le transfert de contrats et la sous-traitance, ont contribué aux problèmes de recrutement et de maintien en poste qui affligent aujourd’hui des parties importantes du secteur, exacerbant sans aucun doute les problèmes touchant la chaîne d’approvisionnement.
« Je vous encourage à vous engager, par principe, à améliorer les conditions de travail en en faisant une priorité afin d’accroître la résilience de la chaîne d’approvisionnement du Canada, en dépit de son omission du rapport final du groupe de travail, a déclaré Lana Payne. En effet, le Canada devrait discuter de la meilleure façon d’élargir les droits à la négociation collective, et non les fragiliser. »
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