Des 4 principaux partis, seuls Québec solidaire et la Coalition avenir Québec ont véritablement atteint la parité des candidatures, en présentant chacun 52% de femmes. Quant au Parti libéral du Québec et au Parti québécois, ils ont respectivement présenté seulement 44% et 41% de femmes parmi leurs candidatures.
Même s’il s’agit d’un nombre de candidates inégalé, la FFQ souligne que les 237 candidates ne se retrouvent pas sur les bulletins de toutes les circonscriptions. En effet, dans 9 circonscriptions, aucun de ces 4 partis n’a présenté de femmes. Quant aux candidatures de personnes racisées ou nées à l’étranger, elle en dénombre 65, réparties dans seulement 44 des 125 circonscriptions. Ces 36 femmes et 28 hommes, ne forment respectivement que 9% de l’équipe du PQ, 12% et 13% de celles de la CAQ et du PLQ, comparativement à 19% pour QS. De ces quatre partis, seul QS présente la candidature d’une femme autochtone.
Au-delà de la parité
Pour la Fédération des femmes du Québec, ces efforts doivent passer de réussite sporadique à constance politique. « Nous devons voir la parité dans les candidatures non plus comme un objectif mais comme un plancher minimum. Ce nouvel objectif ne sera atteint qu’en prenant en compte des obstacles structurels qui empêchent des femmes de faire le choix de la politique », poursuit Gabrielle Bouchard.
Les femmes continuent à subir majoritairement les impacts de la pauvreté et de la précarité d’emploi. Elles subissent davantage la distribution inégale du travail domestique et du soin des enfants, subissent les conséquences d’être les principales victimes et survivantes de la violence à caractère sexuelle et violence domestique. La FFQ rappelle que les femmes doivent faire face au sexisme ordinaire et systémique du monde du travail et que le milieu de la politique n’y fait pas exception. Tous ces facteurs peuvent constituer un obstacle à la pleine participation à la vie politique. Elle souligne que la société doit aussi collectivement reconnaître que ces impacts sont amplifiés par des discriminations tels le capacitisme et le racisme, surtout le racisme envers les personnes autochtones et les personnes qui ont récemment immigré au Québec. Pour la FFQ, l’égalité pour toutes les femmes passe obligatoirement par l’égalité entre toutes les femmes et la véritable inclusion des femmes dans toute leur diversité.
La FFQ estime que les volontés changeantes des partis ne permettent pas d’atteindre une représentation paritaire et que le mode de scrutin actuel défavorise la représentation des femmes, des personnes racisées ou nées à l’étranger et des autochtones.
« Pour assurer la parité de la représentation et la diversification de la classe politique, fixer des objectifs volontaires de candidatures ne suffira pas, affirme Mercédez Roberge, co-responsable du comité de la FFQ Féminisme, démocratie, citoyenneté et prise de parole. Le Québec doit adopter, dans une loi, des mécanismes structurels fixant aux partis l’objectif d’atteindre 50% de femmes élues, ainsi que l’instauration d’un mode de scrutin respectant la proportionnalité des votes. Ce n’est fondamentalement qu’une question de respect envers la population. »
Un appel à l’action
Aux femmes qui sont présentement candidates, la FFQ leur lance un appel : « Nous vous invitons à garder en tête les luttes importantes qui restent à faire et à porter la voix et les préoccupations de toutes les femmes durant la campagne électorale. Nous nous attendons à ce que la présence d’un plus grand nombre de candidates permette une meilleure diffusion des enjeux féministes. Nous comptons sur vous et sur vos collègues masculins pour que la présente augmentation du nombre de candidates se transforme en levier pour atteindre la véritable parité des sièges au sein de l’Assemblée nationale », conclut la présidente de la FFQ, Gabrielle Bouchard.
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