« Depuis le 1er janvier dernier, un règlement permet aux prestataires d’aide sociale de recevoir jusqu’à 100$ par mois en dons sans pénalité. Toutefois, des milliers d’entre eux ont accumulé des dettes avant cette date et doivent maintenant rembourser à l’État ces montants à même leurs prestations. Pénaliser l’entraide, c’est tout simplement inacceptable. Nous avons donc lancé une pétition pour demander au ministre de revoir toutes ces dettes actives reliées aux dons et mettre fin à l’injustice dont sont victimes les personnes assistées sociales », explique Simon Pouliot, coordonnateur à l’Association de défense des droits sociaux du Québec métropolitain (ADDSQM).
« Le partage et l’entraide sont des valeurs qui font consensus dans notre société, sauf quand il est question du système d’aide sociale. Dans les dernières années, si une personne à l’aide sociale se faisait lancer une bouée par un proche pour sortir la tête de l’eau, ne serait que le temps de reprendre son souffle, le système lui replongeait la tête sous l’eau encore plus profondément. La loi et les règlements agissent comme des mécanismes de maintien des prestataires dans une situation économique absolument vulnérable. Comment l’État peut-il continuer de pénaliser ainsi des personnes aussi précaires financièrement ? » déplore pour sa part Guillaume Grenon, porte-parole du Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ).
La députée de Taschereau, qui a déposé ce matin la pétition de l’ADDSQM ayant récolté plus de 1140 signatures, presse le ministre Boulet d’appliquer rétroactivement le règlement entré en vigueur le 1er janvier dernier afin de soulager les dettes injustes accumulées par les personnes assistées sociales.
« On ne peut pas laisser les géants du numérique empocher des profits faramineux sans payer un sou d’impôt, pour ensuite aller courir après des personnes assistées sociales parce que leurs proches leur ont donné 150 $ par mois pour les aider à joindre les deux bouts ! Les prestations d’aide sociale représentent des peanuts, c’est totalement insuffisant pour arriver à boucler ses fins de mois. On s’attaque aux mauvaises personnes. Ce qu’on demande tombe sous le sens le plus élémentaire : on veut simplement que la nouvelle règle puisse être appliquée rétroactivement aux personnes qui ont reçu des dons avant 2019. C’est une question de gros bon sens », conclut Catherine Dorion.
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